Fête de l'Assomption — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Fête de l'Assomption

Le jour de l'Assomption, de nombreux chrétiens se rassemblent dans les églises et dans les divers sanctuaires dédiés à Marie

En ce jour de l’Assomption, de nombreux chrétiens se rassemblent dans les églises et dans les divers sanctuaires dédiés à Marie. Á lourdes ou à Fatima, aujourd’hui les pèlerins sont plus nombreux que d’habitude. Dans mon pays, le Rwanda, les chrétiens font des kilomètres à pieds et la plupart d’entre eux marchent toute une semaine pour arriver au sanctuaire de Kibeho où la vierge Marie est apparue en 1981 et où elle s’est révélée «Nyinawajambo» ou la Mère du Verbe. Dans cette célébration nous sommes invités à unir nos voix dans une même louange. Mais comme le disait le curé d’Ars «Le plus bel éloge de l'Église (…) c'est de dire que Marie est la Fille du Père Éternel, la Mère du Fils de Dieu Sauveur du monde, l'Épouse du Saint Esprit.» L’Assomption est la fête de notre espérance.

                Le livre de l’Apocalypse nous parle d’une «Femme revêtue du soleil, ayant la lune sous les pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête.» (Ap 12,1) L’Église primitive a vite trouvé dans ce texte la figure de Marie. Marie est présente dans la gloire de Dieu. Mais la vision de la femme gémissant «Dans les douleurs et torture d’un enfantement» (Ap 12,2) et confrontée avec le dragon qui cherche comment «Dévorer son enfant quand elle l’aurait mis au monde» (Ap 12, 4) cadre moins bien avec l’image que notre foi fait de Marie. L’auteur de l’Apocalypse qui décrit ses visions, contemple deux signes dans le ciel: la femme et le dragon. Les commentateurs voient en eux l’image de l’Église et la persécution qu’elle traverse. L’Église a commencé sa mission dans la plus grave persécution où beaucoup de ses fils et filles ont souffert énormément car ils confessaient publiquement leur foi et refusaient de renier le Christ comme le pouvoir romain les obligeait de le faire.

Ce message de l’Apocalypse est de rappeler à ceux qui subissent la violence que leur victoire sera semblable à celle du Christ. C’est donc un message d’espérance qui leur redonne la force. L’espérance «Des terres nouvelles et des cieux nouveaux» (Ap 21,1) que nous retrouvons dans le dernier livre de l’avènement de Jésus Christ, rappelle celle de tout le peuple d’Israël depuis leur première persécution lors de l’esclavage en Egypte. C’est aussi l’espérance que la Vierge Marie attendait lorsque l’ange du Seigneur la visita et lui fît découvrir le projet de Dieu de sauver toute l’humanité. Selon saint Paul, c’est cette espérance que tous nous avons trouvée dans la mort de Jésus car «De même en effet que tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront dans le Christ.» (1 Co 15, 22) La plus belle espérance des hommes est qu’en Jésus Christ toutes les puissances du mal seront détruites. Marie a été la première à croire à cette Bonne Nouvelle qui lui a valu la plus grande gloire au Ciel.

                L’Évangile de ce jour nous rapporte le récit de la Visitation et la prière du Magnificat. La gloire que Marie attendait n’a pas empêché son humilité légendaire. Celle qui venait d’être choisie pour être la Mère du Verbe «Partit en toute hâte dans la montagne (…) dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth» (Lc1, 39-40) Elle ne va pas chez sa cousine pour se vanter auprès d’elle mais pour reconnaitre ensemble la miséricorde de Dieu car Elisabeth a conçu «elle aussi un fils dans sa vieillesse» (Lc1, 36) grâce à Dieu. Elle est allée aider sa cousine dans ses travaux ménagers toute en partageant le bonheur de l’espérance en Dieu «Heureuse est celle qui a cru que serait accompli ce qui lui a été dit de la part du Seigneur» (Lc1, 45) Marie nous fait comprendre que dans le monde divin, les premiers sont les derniers dans notre monde. Les exclus, les petits, les humbles ont la première place dans le cœur de Dieu «Il a rassasié de biens les affamés et il a renvoyé les riches les mains vides» (Lc1, 53) Marie se reconnaît proche des petits et des humbles. Cette proximité envers ceux qui sont faibles, Marie la vit dans sa prière et dans son engagement. Voilà pourquoi, elle s’empresse d’aller aider Elisabeth, sa cousine.

                Au ciel, la Vierge Marie ne change pas. Elle accourt vers nous car nous avons besoin de son aide. Maintenant elle s’occupe de nous tous car elle en est capable. Si nous l’appelons, elle accourt vers nous. Et Jésus est toujours en elle et à ses côtés comme il l’a été sur la terre. Bien sûr, nous ne sommes pas Elisabeth et Marie n’est pas notre cousine. Mais elle est encore plus, puisqu’elle est notre mère. C’est Jésus qui l’a voulu ainsi lorsqu’il était sur la croix. S’adressant à sa mère, il dit: «Femme, Voilà ton fils.» (Jn19, 26) Et au disciple «Voilà ta mère.» (Jn19, 27) A travers ce disciple identifié en Jean, c’est toute l’humanité que Jésus confiait à sa mère. Alors n’hésitons pas à prendre Marie chez nous et à lui donner la place d’honneur. Nous pourrons toujours compter sur elle. En ce jour, nous rendons grâce à Dieu pour ce merveilleux cadeau qu’il nous fait en nous donnant Marie pour Mère.

                Marie a été la première des croyants à accueillir la Parole de Dieu. Elle nous a ouvert un chemin qui est emprunté par tous ceux et celles qui ont décidé de lier leur vie  à celle de Jésus. La fête de l’Assomption nous rappelle que nous sommes héritiers de la gloire de Dieu si nous vivons comme la Vierge Marie avec un cœur tourné toujours à Dieu et aux humbles de notre société. Tous nous voulons avoir une vie heureuse, sans souffrance ni tourment. Pour cela il faut devenir des saints car c’est au ciel où il n’y a aucune douleur. En regardant nos pauvres vies, nous reconnaissons que nous sommes loin du compte. Mais nous devons nous rassurer que ce n’est pas par nos seules forces, et par notre vertu que nous y parviendrons. Nous ne pouvons compter que sur la miséricorde du Seigneur et sur son pardon. Marie a toujours compté sur la miséricorde de Dieu sans relâche. «Sa miséricorde de génération en génération est pour ceux qui le craignent.» (Lc1, 50)

                En ce jour de l’Assomption, que Dieu fasse grandir en nous le désir d’imiter la Vierge Marie. Fais grandir Seigneur notre confiance en sa prière maternelle pour partager un jour sa gloire. Amen.