22ème Dimanche TOC — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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22ème Dimanche TOC

Jésus, de condition divine, s’est abaissé pour devenir l’un de nous afin de nous sauver.

La Parole de Dieu de ce dimanche nous donne une grande leçon sur l’humilité. Jésus est le premier qui nous montre ce qu'est l’humilité. Lui, de condition divine, il s’est abaissé pour devenir l’un de nous afin de nous sauver. L’humilité ne nous demande pas d’humilier les autres mais de les élever en nous abaissant. Il faut s’abaisser et non abaisser les autres.   

               Comment comprendre l’humilité actuellement? Le Sage, Ben Sira dans la première lecture donne un conseil à son fils «Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser: tu trouveras grâce devant le Seigneur.» (Si3, 18) Dans ce conseil il y a un grand enseignement, quand on est orgueilleux et quand on s’élève, on ne peut pas reconnaitre la valeur des autres et découvrir la grandeur de Dieu. Celui qui s’élève se prend petit à petit pour un dieu jusqu’à ce qu’il chasse Dieu et les autres de son cœur. Plus on s’abaisse humainement, plus on est élevé spirituellement et plus on s’élève humainement, plus on est abaissé spirituellement. L’humilité aide à demander pardon. En demandant pardon on s’abaisse pour élever celui qui est offensé. Le pardon n’humilie personne. Il n’y a rien d’humiliant quand un père demande pardon à son enfant ou quand un chef demande pardon à son employeur ou encore quand un dirigeant demande pardon à ses dirigés. Le pardon n’est pas un geste de diminution mais de grandeur. Il élève à la fois l’opprimé et l’oppresseur.  

               Evitons d’humilier les autres au nom de l’humilité. L’humilité de l'être humain est le fait de se  reconnaître créature et reconnaître qu'il y a un abîme entre lui et Dieu, et que cet abîme est infranchissable naturellement. Comme le dit l’Épître aux Hébreux, Dieu est l’Unique qui est élevé car autour de lui, des «myriades d’anges sont en fête.» (He12, 22) Au fond de notre humilité il y a la grandeur de Dieu. L'humilité ne consiste pas en de belles paroles, ou en de fausses politesses, mais elle consiste à vraiment considérer, dans sa vie de tous les jours qu'on a besoin de l'aide divine. L'humiliation est différente. Dans l’humiliation on est abaissé par les autres, c’est une injustice, un affront à Dieu. Notre devoir consiste à élever Dieu et ne pas nous élever.

               L’Évangile de ce dimanche nous montre d’abord l’humilité de Jésus qui entre chez «Un des principaux des pharisiens pour prendre son repas.» (Lc14, 1) Être chez un grand pharisien n’a rien de prestigieux pour Jésus. Ces pharisiens vivaient aux antipodes de son enseignement: ils se considéraient saints et justes, connaisseurs de la loi et modèles de la société, etc. Jésus les rencontrait quelquefois dans la synagogue. Il avait donc des amis parmi des pharisiens et certains d’entre eux suivaient son enseignement sans se faire remarquer. Voilà qu’après la prière du jour de Sabbat, Jésus est invité chez un pharisien pour partager le repas de midi succédant directement la prière. Ce repas était donc une occasion de partage, de dialogue, de communion et de joie. Parmi les propos de table, on ne parlait pas seulement des nouvelles de la semaine mais aussi de  quelques sujets de réflexion.

               Dans la maison du pharisien, Jésus voit comment on distribue des places aux invités. C’est normal que les plus importants occupent les premières places. Souvent c’est à partir de  critères sociaux que nous séparons les uns des autres. Dans les discutions de table ouvertes à tout le monde, Jésus leur raconte une parabole non pour apprendre à ses auditeurs les nouvelles règles de convenances sociales mais les inciter à l’humilité et à la modestie. «Lorsque tu seras invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira: mon ami, avance plut haut.» (Lc14, 10) Celui qui se met à la dernière place suit l’exemple de Jésus. C’est ce qu’il a fait en s’incarnant et en réalisant sa mission mais surtout le jeudi saint en lavant les pieds de ses Apôtres et le jour suivant en mourant sur la croix au milieu de deux brigands. Jésus nous montre par là que l’homme ne s’élève pas lui-même, il doit être élevé par les autres et par Dieu. Laissons-nous élever par Dieu au lieu de nous élever nous-mêmes en écrasant les autres.

               Dans nos grandes fêtes, il y a une catégorie que nous ignorons et Jésus intercède pour eux «Quand tu offres un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis (…) invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles.» (Lc14, 12-13) Jésus veut que nos fêtes, nos célébrations, nos assemblées préfigurent le royaume de Dieu où chacun est invité. Inviter les autres gratuitement demande un degré plus élevé de l’amour. Celui qui aime vraiment ne fait aucune distinction, il ne s’occupe pas uniquement de ses amis ou de ses parents mais de ceux qui ont besoin de lui. D’après Jésus, si nous invitons ceux qui ne peuvent pas nous récompenser c’est Dieu qui nous récompensera à leur place. La récompense de Dieu est unique et elle viendra en temps opportun «Á la résurrection des justes.» (Lc14, 14)

               Ces paroles de Jésus nous invitent à améliorer nos relations. Certains chrétiens rentrent des vacances, ils ont certainement vu beaucoup de choses surtout la richesse de la nature et la pauvreté des hommes. Jésus nous demande de nous abaisser un peu pour élever ceux que la pauvreté, les maladies et les injustices sociales ont fait tomber plus bas dans nos sociétés.