27ème Dimanche TOC — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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27ème Dimanche TOC

La foi c’est croire à cet amour de Dieu aux hommes.

La Parole de Dieu nous rappelle que Dieu nous a offert son amour et sa force qui constituent sa vie en nous. La foi c’est croire à cet amour de Dieu aux hommes. Sommes-nous appelés à faire visible tout ce que Dieu nous donne. La foi devient visible à travers des gestes de service accomplis avec simplicité et amour.

A quoi sert la foi? Les résultats de la foi ne se vérifient pas seulement dans le présent, ils peuvent se   voir dans l’avenir. C’est ce que nous indique la première lecture du prophète Habacuc. Le début de la lecture est un peu déconcertant, le prophète ose demander des comptes à Dieu. «Combien de temps, Seigneur, vais-je appeler, sans que tu entendes ? (…) Pourquoi m'obliges-tu à voir l'abomination et restes-tu à regarder notre misère? Devant moi, pillage et violence; dispute et discorde se déchaînent.» (Ha 1, 2-3) Le prophète est sincère avec le Seigneur, il parle comme il sent, il n’y a pas de formule pour un enfant qui parle à son père ou un fiancé qui parle à sa fiancée. La vraie prière doit être sincère et exprimer nos sentiments. Le prophète était dépassé par la situation, Israël a été vaincu par les Chaldéens, peut-être parce que le peuple de Dieu avait trahi l’alliance divine et méritait donc le châtiment. Mais leurs ennemis étaient païens, ils ne méritaient pas la victoire. Pour Habacuc comment Dieu leur a permis de triompher. La réponse de Dieu est claire, il faut patienter. La réponse divine «Si elle paraît tarder, attends-la : elle viendra certainement, sans retard.» (Ha2, 3)

Ce n'est pas parce qu'on a la foi que tout devient facile, que la vie est rose, que la réussite est évidente. Nous voyons des injustes qui réussissent, qui ont une bonne vie, toutes leurs affaires fleurissent. Souvent ils se ventent et rendent ridicules ceux qui croient. Dans tout cela, Dieu invite à attendre, à espérer, à avoir  la confiance, la justice et la fidélité «Le juste vivra par sa fidélité.» (Ha 2,4) Saint Paul dans la deuxième lecture nous donne des motifs d’espérer: C’est l’Esprit que nous avons reçu. Pour devenir toujours davantage des vrais disciples de Jésus, il faut se laisser travailler par l’Esprit de Jésus pour réveiller et développer en nous ses dons: la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la connaissance, la crainte de Dieu et la piété. Seul l’Esprit donne l’assurance d’attendre la victoire en Dieu.

L’Évangile nous rapporte d’abord la pétition des Apôtres, «Seigneur, augmente en nous la foi.» (Lc17, 5) Cette demande est une prière faite à Jésus pour le don de la foi. Cette dernière est une grâce, un cadeau qui vient de Dieu. Elle n’est donc pas le résultat de notre effort ou la récompense de nos mérites. Cela ne veut pas dire que nous n’ayons rien à y faire. Dieu donne ses grâces mais nous ne savons pas accueillir ce que Dieu nous offre. Accueillir est un acte hautement humain et actif. La pluie tombe pour arroser la terre mais si vous couvrez votre jardin, les plantes ne profiteront pas des gouttes qui tombent. La foi est un don de Dieu offert à tous. Il faut l’accueillir et la purifier sous l’action de l’Esprit.

Les apôtres demandent plus de foi à Jésus. Il est étrange qu’ils demandent à Jésus d'augmenter leur foi. Ils vivaient avec lui et observaient continuellement ses miracles et ils écoutaient ses paroles. Malgré cela, ils demandent que leur foi grandisse. Pourquoi et comment? La réponse est très facile. Ils voulaient réaliser des spectacles, faire des miracles comme leur Maître alors que ce n’était pas encore le moment. La foi n’est pas pour faire de nous des surhommes. Ce qui compte dans la vie chrétienne c’est avoir une foi droite, correcte, équilibrée. Notre foi doit se purifier de jour en jours pour garder sa saveur. L’important c’est ne pas perdre la foi ou la rattraper si nous l’avons perdue. La foi, comme toutes les choses humaines, peut disparaître si elle n’est pas bien entretenue. Connaître une langue ne suffit pas, il faut la parler sinon on l’oublie. Malheureusement, nous n’avons pas souvent une foi solide.

Sans satisfaire la demande des Apôtres, Jésus révèle l’efficacité de la foi «La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au sycomore que voici: Déracine-toi et va te planter dans la mer, il vous obéirait.» (Lc17, 6) Il montre par ces paroles que ce qui vient de Dieu est plus fort que ce que l’homme est capable de faire. La foi dépasse largement nos capacités et les Apôtres nous l’ont montré au lendemain de Pâques. La foi en Jésus ressuscité a changé tout et elle continue de transformer des milliers d’hommes et de femmes. Des Apôtres sans influence, sans pouvoir, sans moyen financier, sans organisation, sans journal, sans télévision, sans radio, sans rien d’extraordinaire, ils ont transformé la vie de beaucoup d’empires qu’aucune armée puissante ne pouvait changer. Ce qui compte c’est la qualité de la foi et non la quantité. Ne nous confions surtout pas à la puissance, aux stratégies sophistiquées mais à la foi pour renouveler nos communautés. 

 Il suffit d’un peu de foi, des ennemis deviennent amis, des esclaves et des maîtres deviennent frères et sœurs. Avec un peu de foi, les découragés retrouvent l’espoir, les pécheurs se convertissent, les guerres cessent, l’espérance et l’amour renaissent. Avec un peu de foi, l’amour, le partage, la paix, la fraternité deviennent possibles. Seigneur donne-nous cette foi qui transforme nos cœurs et nos relations.