4ème Dimanche TOC 2019
La parole de Dieu de ce dimanche nous rappelle que Jésus est l’envoyé de Dieu pour nous annoncer l’amour de son Père. C’est Lui que les prophètes ont proclamé sa venue comme Sauveur du monde. Ceux qui croient en Lui doivent vivre surtout la charité dans l’espérance. Mais hélas, il n’a pas trouvé un bon accueil, même parmi les siens. Ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu comme le dit saint Jean en plusieurs reprises (Jn 1,12 ; 3,3-7; 11,52; 1 Jn 3,1-2.10; 5,2-4.18)
Longtemps avant Jésus Christ, le prophète Jérémie avait été persécuté par son peuple auquel il était très attaché. Il ne comprenait pas comment ce peuple était aveuglé par ses étroitesses et ses péchés divers. Le prophète appelle en vain à la conversion et au lieu d’être écouté, il a été persécuté sans pitié même par ceux qui étaient ses amis. Malmené partout, il s’est refugié auprès du Seigneur qui l’a saisi et qui l’a soutenu dans sa mission en disant «Moi, je fais de toi aujourd’hui une ville fortifiée, une colonne de fer, un rempart de bronze, pour faire face à tout le pays, aux rois de Juda et à ses princes, à ses prêtres et à tout le peuple du pays» (Jr 1, 18) . La souffrance de Jérémie préfigure celle de Jésus, lui aussi persécuté par ceux qu’il voulait sauver.
L'Évangile d’aujourd’hui est la continuation de celui du dimanche passé qui nous a parlé de Jésus à la synagogue de Nazareth. L’Évangile dit qu’après que Jésus lise la lecture «Tous dans la synagogue avaient les yeux fixés sur lui » (Lc 4,20) Tout le monde regardait et attendait ce qu'il allait dire. Sans peur, ni complexe, Jésus leur annonce ce qu’ils n’avaient jamais entendu « Aujourd’hui, cette écriture est accomplie pour vous qui l’entendez» (4,21) Jésus annonce quelque chose de nouveau pour ses auditeurs. Pour la première fois, Il annonce qu’il est le Messie mais ceux qui l’écoutaient n’ont rien compris et Jésus ajouta. «Sûrement vous allez me citer le dicton: ‘Médecin, guéris-toi toi-même’!» (Lc 4,23) Ces paroles de Jésus paraissent dures mais Jésus lit dans les cœurs et ne dit que la vérité. Sa région d’origine l’attendait impatiemment pour faire des miracles mais lui, il fait ce qui dépasse des miracles car il révèle sa vraie identité de Messie. Ceci est plus important que des miracles. Ses contemporains ne le connaissaient que par la référence à son père «N’est-ce pas là le fils de Joseph» (Lc 4,22). En se révélant Jésus connaissait ce qui allait suivre mais il ne peut pas cacher sa vraie identité. Il ne veut pas que les gens continuent à se tromper sur lui. Il veut qu’ils connaissent sa relation entre lui et Dieu. Il révèle l’aujourd’hui de Dieu, sa disponible miséricorde de Dieu qui pense toujours aux pauvres et aux malheureux. Il inaugure au milieu des siens une ère nouvelle de la présence et de l’amour divin.
La nouvelle identité de Jésus change les cœurs de ceux qui l’écoutent. Au départ tout le monde était en admiration pour les miracles qu’il accomplissait et d’un coup ils deviennent furieux «Tous furent remplis de colère dans la synagogue, en entendant ces paroles.» (4, 28) Ils n’arrivent pas à comprendre qui est réellement Jésus. Ils s’enferment dans ce que les yeux voient alors que le plus important ne se regarde qu’avec le cœur. Ils prétendent connaître Jésus car ils ont vu son enfance et toute sa jeunesse. Plein d’indignation «Ils se levèrent, le jetèrent hors de la ville et le menèrent jusqu’à un escarpement de la ville, pour le précipiter en bas» (4, 29) Quel accueil, quelles réactions, quel fanatisme? Ils oublient que Jésus est leur voisin, leur parent, leur ami. Cela semble étrange, comment les hommes changent, de la louange ils décident de le tuer. Les mêmes personnes qui ont grandi avec lui, qui connaissaient son père, Joseph et sa mère, Marie ce sont celles qui veulent maintenant le tuer. Rien de plus décevant qu’être persécuté, haï par ceux qui te connaissent bien. Cela a été la pure souffrance de Jésus, être abandonné par les siens.
Jésus n'est pas violent, il ne se fâche pas, il ne veut forcer personne à l’écouter ou à le suivre. Son message est depuis le début une proposition et pas un ordre. Dans cette situation au lieu de se dresser contre eux «Lui, passant au milieu d’eux, alla son chemin» (4,30) L'une des meilleures choses à propos de notre religion est la liberté que nous avons de devenir disciples de Jésus, de l’accepter ou de le refuser dans notre vie. Mais accepter Jésus, c'est accepter son message d'amour. Cet amour n’est pas n’importe lequel. Saint Paul définit l’amour que Jésus demande «L’amour prend patience, l’amour rend service, il ne jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt (…) il ne se réjouit pas de l’injustice mais il trouve sa joie dans la liberté » (1 Co 13, 4-6) Beaucoup de gens se séparent de Jésus-Christ parce qu’ils ne sont pas prêts à le suivre. Ne soyons pas comme ces nazaréens, mais comme les disciples d'Emmaüs qui lui disent «Reste avec nous car le soir vient et la journée déjà est avancée.» (Lc 24, 29)