5ème Dimanche TOC 2019 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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5ème Dimanche TOC 2019

Ce dimanche nous rappelle la vocation de chaque baptisé, appelé à suivre Jésus Christ sur le chemin de la sainteté et de la gloire de Dieu.

Ce dimanche nous rappelle la vocation de chaque baptisé, appelé à suivre Jésus Christ sur le chemin de la sainteté et de la gloire de Dieu. La pêche miraculeuse que nous contemplons dans l’Évangile symbolise la mission de l’Église qui consiste à faire sortir l’humanité de ce qui la tient captive aujourd’hui comme l’impiété, le désespoir, la peur du lendemain, la guerre, etc.

Dans la première lecture, le prophète Isaïe, qui vivait à la cour royale, contemple la grandeur de Dieu dans ses visions « Je vis le Seigneur qui siégeait sur un trône très élevé, les pans de son manteau remplissaient le temple. » (Is 6,1) Le prophète nous dit donc comment Dieu est ‘ immensément grand, un Dieu trois fois saint, inaccessible mais étroitement lié à son peuple par un pacte d'amour ’. Autour de Dieu, il y a donc majesté et sainteté. Face à cette sainteté de Dieu, Isaïe reconnaît son impureté «Je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures.» (Is 6, 5)

Pour approcher Dieu, nous avons besoin d’être purifiés. Isaïe a été purifié par l’un des séraphins qui sont des serviteurs fidèles de Dieu « Maintenant ta faute est enlevée, ton péché est pardonné. » (Is 6,7) C’est après sa purification qu’Isaïe a entendu la voix du Seigneur et cette voix n’est rien d’autre que celle–ci « Qui enverrai-je? Qui sera notre messager? » (Is 6,8). Il semblerait que tout le peuple était impur. Pendant cette époque, la situation était critiquée parce que la foi en Dieu avait disparu. Sa prophétie montre que seul Dieu transcendant était capable de purifier son peuple pour suivre ses voies et les rappeler aux autres. La mission vient après la conversion. Isaïe accepte la mission du Seigneur parce qu'il l'a vu et il a entendu sa voix après sa conversion.

Dans l’Évangile nous voyons Jésus entouré par une foule qui l’écoutait. La Parole de Jésus était accompagnée par quelques signes ou quelques miracles. «Quand il eut fini de parler, il dit à Simon: Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche (…) ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer.» (Lc 5, 4.6) Et pourtant Simon reconnaît qu’ils ont peiné «Toute la nuit sans rien prendre.» (Lc 5,5). Cette pêche confirme la vocation de Pierre. Celui-ci était d’abord disciple de Jean-Baptiste qui prêchait la conversion pour entrer dans le temps nouveau de la présence du Messie de Dieu. À partir du moment où son frère André lui annonçait que le Messie attendu est Jésus de Nazareth, il n'a pas hésité à le suivre. Il laissa beaucoup de choses: travail, famille, village et tout ce qu'il avait. Il est devenu un disciple prêt à accompagner son Maître partout et en tout, car il a découvert en Lui la grande personne qui porte l'appel authentique de Dieu.

 Devant Jésus dont il tombait amoureux, Pierre confesse publiquement « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur» (Lc 5,8) Comme Isaïe dans la première lecture, il se déclare pécheur et par la suite l'Évangile y reviendra souvent. Pierre n'était pas un grand pécheur, mais bien au contraire, un homme de Jésus qui se sacrifie et qui le suit. Un homme, comme beaucoup d’entre nous, avec ses faiblesses, mais avec une bonne volonté de suivre Jésus. Tout simplement dès qu’il découvre qui est vraiment son Maître et Seigneur, Pierre se rend compte de sa faiblesse et de son imperfection. Pierre réalise la grande distance entre sa fidélité et celle de Jésus, son amour et celui de Jésus, son dévouement et celui de Jésus. Ce dernier connaît les faiblesses humaines  et les infidélités futures de son disciple, il lui dit «N'aie pas peur, dès maintenant, ce sont les hommes que tu prendras.» (Lc 5, 19) En lui disant cela, Jésus associe la barque à sa mission de Sauveur: le rôle des chrétiens ou de  l'Église sera de sauver les humains des abîmes de la mort. En fait, le vrai miracle d'aujourd'hui n'est pas la pêche en haute mer, car si le métier de pêcheur est déjà périlleux, le plus grand risque que prennent les disciples est de suivre Jésus dans la foi, en laissant tout le reste. La première marque de l'Église est donc sa confiance à Jésus comme Pierre et les autres disciples l’ont fait après avoir passé tout une nuit sans rien prendre.

Pierre nous invite aujourd'hui à nous mettre à genoux et à dire au Seigneur: ne nous quitte pas, nous sommes pécheurs. Qui peut dire aujourd’hui qu'il n'est pas pécheur? Qui peut lancer la première pierre aux pécheurs? Nous pensons sérieusement à ce que nous faisons et à ce que Jésus nous demande de faire. Comment nous vivons et comment Jésus, notre modèle a vécu parmi nous? L’Évangile nous dit qu’il a passé en faisant toujours ce qui est bien. Il y a vraiment une grande distance entre notre façon de vivre et celle de Jésus. Nous devons nous arrêter de temps en temps pour réviser notre vie et découvrir si la foi, l’espoir, la générosité et l’amour envers les autres nous ne manquent pas. Nous devons revoir notre relation avec Dieu et demander pardon si quelque chose ne va pas bien. De temps en temps, demandons que le Seigneur nous purifie pour écouter sa voix et suivre ses chemins.

Terminons cette méditation en faisant nôtres, les paroles de saint Paul que nous avons entendues dans la deuxième lecture « Mais par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et la grâce qu’il m’a faite n’a pas été inefficace. » (1Co 15,10). Que la grâce qui nous fait enfants de Dieu se manifeste en nous pour confesser dans notre communauté que Dieu est parmi nous et que son Fils Jésus Christ est notre Sauveur pour les siècles des siècles. Amen.