Dimanche de Pâques 7C — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de Pâques 7C

Sans la contemplation de la gloire de Dieu dans sa vie, l’homme n’a plus d’espérance...

Jeudi dernier nous avons fêté l’Ascension du Seigneur ou son retour glorieux aux cieux. Cette entrée de Jésus dans la gloire est l’accès de ses disciples à l’éternité de Dieu. Désormais les cieux de Dieu sont ouverts à tous les humains, amis de Jésus «Voici que je vois les cieux entr’ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu» dit Étienne dans son agonie (Ac 7,56). Sans la contemplation de la gloire de Dieu dans sa vie, l’homme n’a plus d’espérance. Ouvre Seigneur tes cieux à tous ceux qui sont persécutés, malades ou désespérés.

La première Lecture des actes des Apôtres relate la mort d’Etienne, l’un des premiers juifs de la culture grecque converti à Jésus, tué par les membres d’une synagogue opposés farouchement à la foi chrétienne naissante. Il a été lapidé par ces fanatiques du judaïsme qui ne toléraient pas une autre croyance. Nous constatons que croire en Jésus ne préserve pas la mort aux disciples car tous nous sommes appelés à mourir. Il n'y a que deux expériences dans la vie commune à tout le monde: la naissance de laquelle nous ne nous souvenons de rien, et la mort que nous pouvons préparer pour qu’elle devienne la plus merveilleuse étape de notre vie terrestre. On voit qu’Etienne était bien préparé, il mourait en confessant le Christ qu’il contemplait dans sa gloire «Il aperçut la gloire de Dieu et Jésus debout à sa droite.» (Ac 7,55) Il n’avait pas peur de mourir en rejoignant Jésus dans la gloire. La pire mort est de mourir sans connaître la destination.  

Souvent nous regardons la mort avec tristesse et avec peur. Nous parlons de l’amour, de la paix, de la justice, de la fraternité mais pas assez de la mort. Nous avons peur de la mort car il semble que nous ne savons pas ce qui se passe ou ce que nos morts affrontent à l'autre côté de la tombe. Au contraire, ceux qui sont en communions avec Jésus attendent impatiemment la mort. Saint Paul nous dit  dans sa lettre aux Philippiens «Christ est ma vie, et la mort m'est un gain.» (1,21) Nous disons qu’on meurt comme on a vécu mais la foi en Jésus nous montre que le sens de la mort peut être plus important que sa vie. Sur la croix un brigand qui a mené une vie criminelle a eu une mort sainte en confessant sa foi en Jésus. Etienne meurt en sainteté en se confiant totalement au Christ «Seigneur Jésus, recevez mon esprit.» (Ac 7,59) Il meurt comme Jésus en pardonnant à ses bourreaux «Seigneur, ne leur imputez pas ce péché.» (Ac 7,60) Dans sa foi et sa confiance en Jésus et dans le pardon, il nous montre ce que c’est suivre Jésus. Vivons en pensant que Jésus est «Alpha et Oméga» le commencement et la fin de notre vie comme le rappelle l’Apocalypse.  

L’Evangile de saint Jean nous rapporte la grande prière de Jésus au moment de passer de ce monde à son Père. Il exprime sa préoccupation de voir ses disciples aux cieux «Je veux que là où je serai, ceux-là soient aussi avec moi» (Jn 17,24) Mais pour y arriver il leur faut l’unité en Jésus «Qu’ils soient un comme nous-mêmes sommes un!» (Jn 17,22) L’unité est ce qui est absolument essentiel pour que la Bonne Nouvelle porte du fruit. Le message de l’Évangile ne peut être transmis efficacement que par des croyants unis par les liens de l’amour. Nous pensons tous aux divisions entre religions catholiques, protestants, orthodoxes et autres. Mais nous ne devons pas oublier celles qui existent à l’intérieur de nos communautés paroissiales, nos familles, nos villages et nos quartiers, nos groupes. Toutes ces rivalités et ces rancunes sont un contre témoignage pour l’Église. Comment croire des chrétiens qui n’arrêtent pas de se critiquer les uns les autres. Toutes ces paroles méchantes qui détruisent ou trahissent l’autre sont un obstacle à l’annonce de la Bonne Nouvelle. Mais nous ne devons pas être parfaits pour suivre le Christ car c’est Lui qui nous rend parfait si nous le suivons sans retourner en arrière.

Nous vivons actuellement dans un monde qui ne pardonne pas les gestes scandaleux des croyants. Alors, plus que jamais, nous unissons-nous à la prière du Christ pour l’unité et la fidélité en Lui qui peut nous pardonner. Changeons nos comportements dans notre relation. C’est à travers nos gestes d’amour, de partage et de solidarité que nous serons reconnus comme disciples du Christ. C’est cet amour du Père que Jésus est venu nous révéler et nous communiquer. Il nous revient de le transmettre autour de nous à tous ceux et celles qui se trouvent sur notre route. Selon Jésus «Ses disciples ne sont pas du monde, de même que lui n’est pas du monde.» (Jn 17, 16) Mais d’un autre côté il dit au Père: «Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde.» (Jn 17,18) Demandons la grâce de vivre dans ce monde sans être de ce monde de la violence, de la haine, de la rancune, de l’injustice, de l’indifférence et de l’orgueil.

Que le Seigneur nous donne force et courage pour travailler ensemble à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel, un monde rempli de l’amour qui est en Dieu. C’est cela vivre dans le monde sans suivre l’esprit du monde qui nous éloigne de Dieu. Les armes spirituelles qui nous aident à vaincre dans ce combat sont la Parole de Dieu, la Prière et les sacrements. Sans elles nous n’arriverons jamais à la croissance spirituelle. Seigneur Jésus, «Toi qui es Lumière, Toi qui es Amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour.» Amen.