33ème Dimanche TOC — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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33ème Dimanche TOC

A la lumière de la révélation, nous comprenons que notre monde n’est pas éternel: seul Dieu est éternel. Toutes nos grandes œuvres ont donc un avenir limité, notre avenir doit être dans la volonté de Dieu.

Le prochain dimanche sera le dernier de cette année liturgique et pendant ces derniers jours de l’année l’Église nous propose de méditer sur les signes de temps, sur la souffrance et la fragilité de la vie. A la lumière de la révélation, nous comprenons que notre monde n’est pas éternel: seul Dieu est éternel. Toutes nos grandes œuvres ont donc un avenir limité, notre avenir doit être dans la volonté de Dieu.

Au retour d’exil, les juifs avaient espéré trouver la vie en rose mais la réalité est devenue tout autre. Ils continuent à souffrir la domination perse et la foi est mise encore à l’épreuve et le prophète Malachie lance un appel au renouveau spirituel. Le peuple de Dieu doit se tourner vers l’avenir car le jour du Seigneur est proche et le bonheur reviendra à ceux qui vénèrent le nom du Seigneur «Tous les arrogants, tous ceux qui commettent l’impiété, seront de la paille (…) Mais pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de justice se lèvera.» (Mal3, 19-20) Le jour du Seigneur sera la fin de tous les impies et il apportera le salut aux justes. Beaucoup de gens ont confiance en leur force, en leur intelligence, en leur capacité et en leur famille alors que ce que nous possédons est souvent décevant. Il faut donc croire et avoir confiance au Seigneur, il faut compter sur sa Parole et sur sa Miséricorde.

               Au temps de Jésus, le Temple de Jérusalem était une merveille unique. Tout neuf et tous ses aspects faisaient l’admiration des pèlerins. Les disciples de Jésus comme le reste des citoyens, sont aussi émerveillés. Jésus prophétise sa destruction «Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit!» (Lc21, 6) Jésus est loin de se mêler à la fausse sécurité de l’humanité qui se trompe sur l’état des choses. Il annonce par là, la fragilité et la caducité des plus belles œuvres humaines: tout sera détruit. Ce Temple était le symbole et le centre du peuple d'Israël, le détruire c'était détruire tout le peuple. Jésus aimait le Temple et, considérant qu’il n'y aurait pas de pierre sur pierre, il a pleuré. La prophétie de Jésus a été réalisée car quelques années après sa mort, le Temple a été détruit pendant la guerre juive. Tout ce qui finit malgré sa beauté et sa résistance, est court. Chaque jour nous voyons le vieillissement et la fin de beaucoup de choses car tous les vivants vont à la mort.

                Devant l’annonce de la destruction du Temple, la réaction des disciples de Jésus est claire «Maitre, quand cela arrivera-t-il ?» (Lc21, 7) Jésus ne révèle pas la date mais comment se tenir en attendant cet événement «Prenez garde de ne pas vous laisser égarer.» (Lc21, 8) Le souci de Jésus est d’éviter que ses disciples suivent des imposteurs qui se cachent derrière la prophétie de la fin du monde. Il dénonce la peur que des événements de notre temps et de notre histoire peuvent provoquer. Pour Jésus, les guerres, les tremblements de terre, les épidémies, les famines, les faits terrifiants ne sont pas des signes de la fin et ne constituent pas une raison de nous effrayer mais d’espérer en Dieu. Ne nous appuyons jamais sur l’humain mais sur Dieu. Les œuvres humaines, aussi fortes qu’elles soient un jour, elles tomberont. On construit des empires et des villes, des temples et des murs qui tombent, nous chrétiens, nous devons être bâtisseurs du Royaume d’amour qui ne tombera jamais. Beaucoup de choses sont arrivées: peste, famine, guerre, tremblements de terre et persécutions, pas la fin du monde mais une occasion de témoigner. La fin du monde sera déterminée par Dieu qui est le maître de l'humanité.

Que faire maintenant devant tant d’insécurités qui nous entourent? Rien d’autre qu’attendre le Seigneur qui est tout proche? Cette tentation dominait certains Thessaloniciens auxquels l’attente imminente du retour du Christ, les poussait à la passivité. «Il n’y a plus besoin de travailler, il n’a plus qu’à attendre le grand jour où nous aurons tout ce que nous attendons.» Saint Paul est contre cette vision de l’attente du Seigneur «Si quelqu’un refuse de travailler, qu’il ne mange pas non plus.» (2Thess 3,10) Le chemin de notre salut que Jésus nous propose n’est pas de tout repos mais de témoigner. «Cela vous amènera à rendre témoignage» (Lc21, 13) En attendant sa venue, il faut annoncer que la paix est possible au milieu des conflits et des guerres, crier la fraternité universelle dans les hurlements de haine et de racisme, montrer que la communion et la solidarité sont des formes de l’amour là où l’indifférence est à l’ordre du jour. Nous ne connaissons ni le jour, ni l'heure du retour du Seigneur mais en attendant cet événement, nous devons œuvrer pour améliorer notre monde et en faire un lieu d'amour et de paix.  

En Jésus, la persécution, la souffrance, les épreuves de la vie sont des occasions de vivre la foi et l’amour. La vie chrétienne ne nous préserve pas, ni des difficultés, ni de la mort mais elle nous donne la force de témoigner que la vie présente n’est pas la dernière et la plus belle étape de notre existence. En parlant de la fin du monde, saint Grégoire le Grand disait «La fin du monde et notre mort aussi, sont le commencement des joies de la patrie céleste.» Cherchons ce bonheur qui ne finira jamais en rectifiant notre vie, en résistant victorieusement au mal, en expiant nos fautes passées et en vivant dans le pardon, la justice et l’amour.