20ème Dimanche TOC — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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20ème Dimanche TOC

Ce dimanche Jésus exprime son désir de voir que le feu de l’Esprit, le feu purificateur est en œuvre pour conduire le monde dans son amour et dans sa fraternité. Mais il est conscient de la souffrance que ce changement exige

Jésus est conscient de la souffrance que ce changement exige. C’est la souffrance de la prise de décision, de l’incompréhension, de la séparation, de la persécution, etc. La victoire spirituelle est au bout du chemin qui est parfois difficile et exigeant.

La première lecture nous parle de la souffrance du prophète Jérémie. La fidélité à sa vocation de prophète, il l’a payée très chère. Pendant sa mission, il a dénoncé l’injustice, la violence ainsi qu’une pseudo-sécurité issue des armes. Pour lui la paix ne viendra qu’à la foi en Dieu. Au lieu de l’écouter, on l’a livré à la persécution «Que cet homme soit mis à mort: en parlant comme il le fait, il démoralise (…) toute la population.» (Jr 38,4) Le roi n’a pas tardé à signer sa condamnation «Alors ils se saisirent de Jérémie et le jetèrent dans la citerne (…) Dans cette citerne il n’y avait pas d’eau, mais de la boue, et Jérémie enfonça dans la boue.» (Jr 38, 6-7) Il doit son salut au fonctionnaire d’origine étrangère qui implore sa délivrance auprès du roi. Dieu n’abandonne pas les siens et il a beaucoup de moyens pour les sauver. Il utilise parfois des gestes inattendus et inhabituels. La souffrance du prophète Jérémie préfigure celle de Jésus qui a été condamné injustement comme nous le rappelle la lettre aux Hébreux « Renonçant à la joie qui lui était à l’origine, il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice ». (He 12, 2) Nous devons rester fidèles à notre foi en suivant le modèle de Jérémie mais surtout de Jésus qui n’a pas cédé aux tentations de ce monde, afin de nous sauver.

               Dans l’Évangile, Jésus communique sa volonté de voir le feu de l’amour se répandre dans le monde: «Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !» (Lc12, 49) Ce feu brûle en lui, dans son cœur et il veut l’allumer à ses suiveurs car celui qui est près de lui s’enflamme de son feu. Il veut qu’un feu de vérité, de justice, d’amour et de paix se propage dans le monde et que personne ne l’arrête jamais. Celui qui s’approche de Jésus trouve en lui la passion pour Dieu et la compassion pour les souffrants. En contact  avec son enseignement et son Esprit, nous sortons de la routine de notre vie et nous devenons ses vrais disciples. Un croyant sans passion pour Dieu et sans compassion pour ceux qui souffrent n’avance pas dans la vie spirituelle. Celle-ci stagne et petit à petit disparaît complètement. 
               Jésus veut que son feu d’amour se propage en tout homme et partout. Il se réjouit de vivre et de faire vivre. Il est actif et dynamique dans sa mission pour nous libérer de toutes souillures «Je suis venu répandre le feu sur la terre.» Le feu que Jésus apporte dans notre vie doit changer notre être pour adopter sa façon d’être. Il veut devenir notre modèle dans notre changement comme le disait un théologien américain Marcus Joël Borg que «Jésus est maître d’un style de vie, d’un chemin, concrètement un chemin de transformation.» C’est pour cela que les paroles que nous entendons dans l’Évangile nous invitent à sortir de l’immobilisme et du conservatisme pour adopter un changement radical de nous-même et de nos communautés «Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division» (Lc12, 51) Quelle paix que Jésus ne veut pas apporter? Il existe des paix trompeuses, des sécurités passagères qui endorment les gens, qui ne font que masquer des problèmes et des difficultés, des paix sans exigence morale et religieuse. Mais il y a une paix qui rassemble l’humanité à une même famille. Cette nouvelle paix nous introduit dans une nouvelle parenté, celle que la nature ne donne pas mais une parenté qui naît de notre foi en Jésus par le baptême.
                  Il n’est pas facile de comprendre ce langage symbolique de Jésus, d’apporter un feu qui détruit tout. Mais ce qui doit être détruit par ce feu, ce sont nos impuretés, notre mensonge, nos violences et notre injustice. Il faut aussi sortir du conformisme, d’une fausse conception de l’unité et de la paix, de l’illusion d’être bien alors que nous sommes esclaves de notre temps et de nos idéologies. L’amour est donc ce feu capable de transformer l’homme radicalement jusqu'à le séparer de ce qui ne lui donne pas la joie d’être ou de suivre Jésus, auteur d’une vie nouvelle.
               Il faut donc accueillir ce feu que Jésus nous envoie. C’est un feu qui crée comme celui du forgeron qui transforme la matière en objet. C’est un feu qui réchauffe nos relations, nos contacts et notre fraternité universelle. C’est un feu qui purifie et construit notre relation avec Dieu. C’est un feu céleste ou Esprit Saint avec ses fruits qui sont «La charité, la joie, la paix, la longanimité, la douceur, la bonté, la fidélité, la douceur, la mansuétude et la tempérance.» (Gal 5,22-23) C’est un feu qui débarrasse de nous «Le péché qui nous entrave.» (He 12,1) C’est un feu qui suscite en nous la foi toujours vivante.

Devant Jésus, nous devons prendre position, nous devons choisir. La foi en lui doit passer avant tout voire avant nos liens familiaux et sociaux. Laissons-nous transformer par le Christ et sa miséricorde.  Demandons au Saint-Esprit d'allumer la flamme de la foi et de son amour dans nos cœurs pour consumer notre doute, notre indifférence, notre orgueil et notre passivité.