25ème Dimanche TOC — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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25ème Dimanche TOC

Les lectures de ce dimanche nous recommandent la solidarité, la compréhension mutuelle, le partage et la communion fraternelle en cherchant ensemble les choses d’en haut et non celles de la terre qui ne sauvent pa

Une communauté préfigure le règne de Dieu où l’amour est notre mot d’ordre. Ainsi nous devenons le nouveau peuple de Dieu.

Le prophète Amos condamne ceux qui se cachent derrière une façade sociale et religieuse brillante alors qu’en réalité il n’y a rien qui plait à Dieu. Il prophétise à une époque où le pays avait atteint son plus haut niveau de pouvoir matériel et de prospérité. Il y avait dans le pays abondance, splendeur et orgueil. Les riches vivaient dans l’opulence. Ils avaient leurs palais d'été et d'hiver, richement ornés d'ivoire, avec des divans splendides sur lesquels ils s'étendaient pour consommer leurs somptueux repas. Ils avaient des vignobles et buvaient du bon vin, et s'oignaient d'huiles précieuses. Au même moment, la justice faisait défaut dans le pays. Les pauvres étaient affligés, exploités et même vendus en esclavage, et les juges étaient corrompus. C'est dans cette atmosphère qu'Amos ‘rugit’ les paroles que nous venons d’entendre «Écoutez ceci, vous qui écrasez le malheureux pour anéantir les humbles du pays (…) Le Seigneur le jure par la Fierté d'Israël: « Non, jamais je n'oublierai aucun de leurs méfaits.» (Am8, 4.7)

 Dieu a voulu qu’Israël son peuple soit une société égalitaire, où il n’y aura plus de riche et de pauvre, de maître et d’esclave mais des frères et des sœurs. La réalité en était autre. Les différences se sont installées peu à peu et l’injustice devenait grandissante dans le peuple. Les riches exploitent les pauvres et les abus sociaux se multiplient sans cesse. La richesse devient une véritable idole où le pauvre et son bonheur sont sacrifiés. Cela se faisait même derrière les grandes fêtes religieuses, ce qui les dépouillait de leur sens fondamental. Devant Dieu, c’était intolérable. Leur comportement ne manifestait pas réellement leur identité de peuple de Dieu. Saint Paul nous montre que ceux qui appartiennent à Dieu doivent mener une vie «Dans la tranquillité et le calme, en toute piété et dignité.» (1Tm2, 2) À l’absence de ce témoignage de vie on n’est pas peuple de Dieu mais rébellion de Dieu. Saint Paul ajoute qu’une telle vie vient de Dieu qui veut que «Tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité.» (1Tm2, 4) C’est pourquoi nous devons prier pour la santé spirituelle et chrétienne de nos communautés.

Pour Jésus, notre futur ne sera pas le résultat d’astuce ni celui de notre génie, de notre habilité et de notre audace mais une fraternité fondée sur la foi en Dieu. Le prophète Amos nous a montré une série des armes qui font le bonheur et l’avenir des riches qu’il dénonce: diminuer les mesures, augmenter le prix, fausser les balances, acheter tout pour une paire de sandale, vendre jusqu'aux déchets du froment. Jésus loue un homme qui prépare son avenir en créant un réseau d'amis. Malheureusement cet homme utilise une série de fausses factures. «Il avait agi avec habilité, en effet, les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière.» (Lc16, 8) Mais Jésus loue sa stratégie et non les moyens qu’il utilise qui sont mauvais. Il nous invite par là à prendre des mesures pour notre vie. Tout ce que nous faisons doit intégrer tout le monde, et non seulement viser nos propres intérêts. C’est cela vivre comme Jésus en prenant tous les moyens au service d’une seule fin: entrer en communion avec les autres.

Examinons si ce que nous disposons (argent, maison, biens de consommation, etc.) sont au service des autres en construisant la fraternité et l’amitié. Jésus nous conseille d’avoir des amis avec qui nous pouvons avoir des relations fraternelles. Il nous révèle que l’argent n’est pas tout, il y a d’autres choses qui comptent plus que l’argent. Ce dernier ne fait pas le bonheur, c’est un simple moyen pour vivre sur terre. On dit que l'argent est un bon serviteur mais un mauvais maître. Cherchons ce qui reste quand tout se tait, car en mourant, ce qui monte à nos lèvres c’est une personne qu’on aime. Jeanne d’Arc sur le bûcher de Rouen a dit «Jésus, Jésus» parce qu’elle aimait et avait confiance en Lui. Sur la croix Jésus a dit «Eli, Eli (…) mon Dieu, mon Dieu.» (Mt27, 46) car il comptait uniquement sur Dieu.

Au lieu d’inventer ingénieusement comment gagner de l’argent, montrons-nous généreux dans ces petites choses que nous disposons, utilisons-les pour enrichir la communion que nous avons avec nos frères. Jésus veut que nous soyons vigilants, il veut que ses disciples soient sages et éveillés, et non des infidèles et des tricheurs. L’argent est pour nous servir et non l’inverse. Ne soyons pas esclave de l’argent. La richesse du monde est pour que personne ne se sente pas exclue, oubliée ou malheureuse. L’homme n’est pas le maître de la création mais un simple administrateur ou un intendant.

Une anecdote: Il y avait un fermier qui possédait trois pots, l'un en bois, l'autre en argent et l'autre en or. Il  demanda à ses enfants : quel pot parmi les trois est le meilleur pour bien conserver du vin. Son petit fils lui répondit c’est celui en or. Le père riposta, non c’est celui en bois. Je vous dis tous, n’ayez pas un cœur ni d’or,  ni d’argent mais un cœur humble pour conserver le vin de la Parole de Dieu.