Dimanche fête du Saint Sacrement 12TOC — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Dimanche fête du Saint Sacrement 12TOC

Nous célébrons la solennité du Saint Sacrement ou de l’Eucharistie, signe de l’amour de Dieu aux hommes.

 Tous les dimanches, nous célébrons ce mystère que l’Église présente comme la source, le centre et le sommet de toute vie chrétienne. Le saint Curé d’Ars dont nous admirons sa sainteté disait aux chrétiens qui venaient communier «Vous n’en êtes pas dignes mais vous en avez besoin.» Nous aussi nous ne sommes pas dignes de recevoir le Corps et le Sang du Christ mais nous en avons besoin pour avoir la vie en nous;

La première lecture parle du geste du prêtre Melkisédek, geste qui a une connotation sacrificielle et qui peut être considéré comme un rite de remerciement pour la victoire d'Abraham sur les rois ennemis. Nulle part la Bible ne dit que ce prêtre mystérieux a reçu la Parole de Dieu ou qu’il a été choisi comme Abraham mais quelques lignes du livre de la Genèse parlent de Melkisédek «prêtre du Dieu Très Haut » qui a offert du pain et du vin lors de sa rencontre avec Abraham pour célébrer sa victoire. Que veut nous dire cela? Que ceux qui sont fidèles à Dieu tôt ou tard se rencontrent dans la vie. S’ils ne se rencontrent dans la vie présente, ils se rencontreront dans la vie future après leur victoire sur la mort. L’Eucharistie que nous célébrons est d’abord une rencontre de tous les fidèles de Jésus Christ. Cette rencontre est très importante car elle nous rappelle que nous sommes un même peuple de Dieu, une même famille. Nous nous rencontrons autour de la Parole de Dieu et de Jésus qui deviennent notre nourriture. C’est aussi la célébration de la victoire de la vie sur la mort, de l’amour sur la haine, de la vérité sur le mensonge car nous célébrons Jésus mort et ressuscité. Abraham donna à Melkisédek «Le dixième de tout ce qu’il avait pris.» Dans l’Eucharistie Jésus s’offre à nous et nous lui offrons notre vie, ce que nous avons, joie et peine. Le Psaume 110 de cette célébration nous laisse penser que ce prêtre étrange est l’image de Jésus, le vrai prêtre du Dieu Très – Haut «Tu es prêtre à jamais, selon l’ordre de Melkisédek.» C’est à Jésus que nous devons offrir non seulement ce que nous possédons mais ce que nous sommes.

Saint Paul rapporte aux chrétiens de Corinthe le témoignage de la cène de Jésus qui s’offre à nous «La nuit où il fut livré, le Seigneur Jésus prit du pain (…) il le rompit, et dit «Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi.» (1 Cor 11, 23-24) Ce témoignage de Paul dit tout sur l’Eucharistie. C’est le corps du Christ qui donne la vie et qui renforce nos liens avec Lui et entre nous. L’Eucharistie est avant tout un don de Dieu «Ceci est mon corps, donné pour vous.» C’est aussi le mémorial de la mort et de la résurrection de Jésus «Faites cela en mémoire de moi.» Chaque dimanche nous célébrons la Pâques du Seigneur et nous entrons dans les temps futurs de la gloire de Jésus. Nous devons tout faire pour que  l’Eucharistie devienne l’événement le plus important de la semaine. En raison du manque de prêtres, nous assistons à une baisse drastique des messes. Mais quand il n’y a plus de boulanger dans un village, on s’organise pour ne pas rester sans pain. En l’absence de la célébration eucharistique, on peut s’organiser autour de la Parole de Dieu et communier car Jésus est toujours présent.

Nous écoutons l’Évangile de la multiplication des pains. La scène est parlante: Jésus annonce le Règne de Dieu à la foule. Le jour commence à décliner, tout le monde est affamé et la nuit approche. La réaction des Apôtres est normale «Renvoie cette foule: qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs afin d’y loger et de trouver des vivres.» (Lc 9,12) La solution de Jésus semble impossible «Donnez-leur vous-mêmes à manger.» (Lc 9, 13) L’endroit est désertique et encore les Apôtres ont seulement quelques miettes «Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons.» (Lc 9, 13) Pour les Apôtres toutes les voies sont impossibles pour nourrir cette foule, ils n’ont pas assez d’argent ni de réserves en nourriture pour toute la foule.

Jésus ne peut pas renvoyer ceux qui sont autour de lui alors que c’est lui qui les appelle à le suivre. Il fait bon accueil à tout le monde y compris aux femmes et aux enfants qui n’étaient pas comptés dans la culture hébraïque qui était machiste. La suite montre que Jésus a les moyens de donner à manger à la foule. Lui seul sait ce qu’il va faire «Jésus prit les cinq pains et les deux poissons (…) il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule.» (Lc 9, 16) Tout le monde fut rassasié et on enregistre douze paniers des restes de ces cinq pains et de ces deux poissons multipliés par Jésus. Jésus nous appelle à l’hospitalité et il nous donne un exemple. Jésus accueille chacun d’entre nous. Il ne renvoie personne, il veut nous rassembler autour de Lui pour nous nourrir de la Parole de Dieu, pour nous guérir en nous donnant sa vie «Son corps et son sang.»

Jésus nourrit spirituellement et matériellement ceux qui le suivent. Mais il ne peut pas donner du pain à ceux qui sont affamés sans notre collaboration, sans lui donner ce que nous avons pour le multiplier au besoin des autres. S’il y a des affamés ce n’est pas la faute à Dieu, c’est parce que nous les laissons mains vides sous prétexte que nous n’avons pas assez. Avec Jésus nous sommes dans l’abondance mais sans lui nous sommes dans la misère. Jésus veut que ses disciples s’intéressent aux autres «Donnez-leur vous-mêmes à manger.» Intéressons-nous aux autres et Jésus veillera sur nous tous.