16ème dimanche TOC — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

16ème dimanche TOC

Le thème de l’hospitalité est au centre des lectures de ce dimanche.

Accueillir les autres et Dieu, voilà le résumé de l’enseignement de Jésus et de l’Église. Celui qui est capable d’accueillir un ami, un voisin ou un étranger dans un esprit de communion s’ouvre aux dons et au royaume de Dieu.

Le livre de la Genèse nous rapporte comment Abraham, un homme de Dieu, s’est montré accueillant aux trois hommes qui se présentèrent devant sa tente «Abraham leva les yeux, et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui (…) Il courut à leur rencontre (…) et se prosterna jusqu’à terre.» (Gn 18,2) L’histoire d’Abraham nous raconte qu’il était un homme de relation et de communion, quelqu’un capable de quitter sa famille, ses biens, sa région pour aller dans un autre pays. La sortie symbolise la maturité comme un fœtus, au bout de sa gestation, sort pour commencer une nouvelle vie. Sortir vers l’inconnu, cela exprime la confiance envers cet autre. L’hospitalité d’Abraham n'était ni informelle ni insensée, mais une action. «Abraham se hâta d’aller trouver Sara dans sa tente, et il dit «prends vite trois grandes mesures de fleur de farine, pétris la pâte et fais des galettes.» (Gn 18, 6) Ces inconnus qu’il accueillit, étaient des Anges du Seigneur qui lui laissèrent la bénédiction de Dieu. L’un de ces trois Anges lui dit «Quand je reviendrai vers toi, dans un an, voilà que Sara, ta femme, aura un fils.» (Gn 18,10)

Dieu ne peut pas être insensible à notre action d’amour. L'amour appelle l'amour comme le jour appelle la lumière. L'hospitalité ou l'accueil, c'est une façon d'aimer notre prochain. Nous devons nous aider et nous accueillir mutuellement pour marquer notre fraternité universelle. Sachons que le Fils de Dieu s’est fait étranger en venant envers les hommes et en implantant sa tente entre nous. Actuellement le monde devient de plus en plus inhospitalier, il y a trop de murs entre cultures et nations. La communication reste froide entre des voisins voir même entre les membres d’une même famille. Cette première lecture est donc une invitation envers nous chrétiens, afin d’avoir un cœur accueillant non seulement envers ceux que nous connaissons mais envers des inconnus que nous côtoyons dans la vie. Pour Saint Paul nous devons aussi accueillir la Bonne Nouvelle qu’il définit comme «Le mystère qui était caché depuis toujours (…) qui maintenant a été manifesté à ceux que Dieu a sanctifiés.» (Col 1, 26) Ce mystère rendu visible c’est Jésus Christ «L’espérance de la gloire.» (Col 1,27) Saint Paul est heureux de contribuer à la mission de révéler le Christ au monde, en dépit des difficultés.

L’Évangile présente Jésus comme un homme de relation et de fraternité. Il était fidèle à ses relations, il visitait ses amis et la famille de ses disciples quand le temps lui permettait. Il partageait tout avec son entourage. En montant vers Jérusalem, il passa à Béthanie, à trois kilomètres de Jérusalem, la capitale. Là se trouvait une famille, amie de Jésus, et il  rendit visite à deux sœurs Marthe et Marie pour se reposer et parler avec elles. La première, Marthe, semble la maitresse de maison. Selon l’évangéliste Luc, c’est elle qui a le souci de trouver le repas pour bien recevoir leur visiteur. Entre temps Maria s'assit «Aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole» (Lc 10,39) L'accent de l'Évangile est mis sur l’accueil de la parole de Jésus. Marthe se préoccupait d’accueillir Jésus, leur ami et hôte tandis que Marie se préoccupait de l’écouter. Ce que racontait Jésus à Marie n’était pas des racontars mais peut-être des confidences sur sa mort et sur sa résurrection qui approchaient. Marthe veut réussir dans l’accueil de son visiteur mais le temps presse et sa sœur Marie ne comprend rien. Marthe ne peut pas tolérer ce manque de bon sens de sa sœur et elle réagit auprès de Jésus qu’elles aiment toutes les deux en toute confiance «Ma sœur me laisse seule à faire le service. Dis-lui donc de m’aider.» (Lc 10, 40)

Jésus avait faim après un long voyage mais il avait une autre faim, celle d’être écouter. Sa nourriture est de réaliser la volonté de son Père, c’est son unique priorité. Cela ne déprécie pas l’hospitalité humaine et sociale mais il demande un autre accueil: s’assoir à ses pieds et écouter sa parole. «Marie a choisi la bonne part qui ne lui sera pas enlevée» (Lc 10, 42) dit Jésus à Marthe. Nous accueillons nos amis mais ce qu’ils attendent de nous n’est pas nécessairement de la nourriture ou de la boisson mais notre écoute, notre temps, notre attention, notre estime. Cela est plus important qu’un repas succulent. Attention Jésus ne condamne pas le travail de Marthe. D’ailleurs, il dit que notre jugement dépendra de comment nous le servons à travers ceux qui ont faim et soif «Vous m’avez donné à manger, vous m’avez donné à boire, venez les bénis de mon Père.» (Mt 25,34) Ce qu’il n’approuve pas chez Marthe c’est l’énervement et l’agitation. C’est lui qui nous dit que les soucis de la vie peuvent étouffer la Parole de Dieu. Actuellement nous passons beaucoup de temps à courir, à travailler, à remplir tous les détails de la vie et nous oublions, la prière, l’attention aux faibles et malades. Quelques fois nous laissons ces derniers à leur sort dans leur maison ou dans des centres spécialisés où tout est à leur disposition, mais plus que tout, ils ont besoin de la chaleur humaine. Jésus nous demande de ne pas oublier l’essentiel.

La priorité dans la vie des croyants est d’écouter la Parole de Dieu. Cette parole s’est faite homme en Jésus Christ. Le départ de l’action chrétienne consiste à écouter la Parole de Dieu. C’est dans cette Parole que nous trouvons le fondement de la charité. Quel est notre amour de l’écoute de la Parole? Quel est notre essentiel ou notre priorité? Que notre meilleure part soit l’amour à la Parole de Dieu et sa réalisation par notre vie!