18ème dimanche TOC — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

18ème dimanche TOC

Ce dimanche la parole de Dieu nous invite à découvrir la valeur des choses matérielles et la valeur du ciel ou des choses spirituelles.

Jésus nous demande de chercher par-dessus tout, les biens spirituels. Demandons grâce de vivre avec un cœur tourné vers la gloire de Dieu.
               Dans la première lecture, le livre de Qohéleth ou Ecclésiaste souligne la vanité ou la nullité de toutes les actions humaines «Tout est vanité.» (Qo 1,2) Est-ce que ce sage ne se trompe pas? Tout ce qui existe n’a pas de sens, ne conduit pas au bonheur? Ce que l’homme fait ne sert à rien ? L’expérience montre quand même que l’homme est capable de réaliser des choses merveilleuses. Qohéleth ne veut pas nous introduire dans un pessimisme absolu. Il a observé l’obsession de l’homme à poursuivre la richesse et le pouvoir tout en oubliant le sens de sa vie. Il a vu comment toute tentative de l’homme de surmonter certaines difficultés avec ses propres forces est vouée à l’échec. Malgré l’effort humain, un grand problème subsiste, comment maitriser la mort. Sa maîtrise serait un réel succès et donnerait un sens au travail humain. Le sage Qohéleth veut nous montrer que l'existence humaine ne doit pas être une marche sans signification. L’homme ne doit pas être esclave de lui-même ou vivre uniquement pour la satisfaction de ses besoins.  
               Nous ne devons pas nous réfugier dans des assurances illusoires, nous devons croire que l’'un de nous, Jésus Christ a donné un sens à notre vie. Personne n'héritera de l'éternité à la suite de son travail mais grâce à Jésus qui nous a aimés. C’est lui qui nous communique la vie éternelle inhérente à notre existence. Le bonheur ou la vie en plénitude ne peut venir que d’une adaptation de notre désir vers ce qui dépasse nos réalisations. Il faut quitter notre monde et aller dans un monde de Dieu. Saint Paul parle de notre union avec le Christ et le prolongement du Christ en nous. Cette nouvelle vie de l’homme lui demande de mourir en lui-même pour ressusciter dans un nouvel univers où tout devient nouveau. «Faites donc mourir en vous ce qui n’appartient qu’à la terre: débauche, impureté, passion, désir mauvais, et cette soif de posséder, qui est une idolâtrie, tout cela.» (Col 3,5) C’est donc le Christ qui devient tout pour l’homme, c’est lui qui n’est pas vanité car quand tout s’efface ou disparait, lui seul reste.
               Dans l'Evangile, Jésus veut que nous ne nous trompions pas de richesse. La richesse aux yeux de Dieu n’est pas celle que nous imaginons. Les biens matériels sont bons mais ils passent, ils s’expirent facilement. Combien de fois ces biens de passage nous divisent jusqu’à nous regarder en chiens de faïence! Combien de frères et sœurs sont en conflit à cause des héritages? Des exemples sont nombreux et chacun d’entre nous peut en dire beaucoup là-dessus. C’est sur l’héritage qu’on demande à Jésus d’intervenir « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage.» (Lc 12,13) Au cours de l’histoire, l’héritage est devenu l’origine des conflits et des exclusions. Dans certaines cultures au moment de l’héritage, des biens immobiliers revenaient souvent à l’aîné ou celui-ci recevait plus que les autres. C’est la question de droit d’aînesse. Dans d’autres cas, seuls les garçons ont droits á l’héritage pour sauvegarder le patrimoine familial car dans la plupart des cultures, les filles, en se mariant quittent leur famille. La question posée à Jésus est donc fondamentale mais sa réponse est surprenante et peut être décevante «Qui m’a chargé d’être votre juge et de faire vos partages?» (Lc 12, 14)
               Pourquoi ce refus de Jésus? C’est une injustice et Jésus devrait agir pour cet homme qui veut la communion et  la fraternité avec son frère. Que pouvons-nous tirer de l’attitude de Jésus? Celui-ci est en route vers Jérusalem où il va mourir dans quelques jours. Est-ce le moment de trainer dans les affaires qui passent ou bien c’est un moment de se pencher sur l’essentiel! Dans cette instant, Jésus s’adresse à tous «Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède.» (Lc 12,15) À chacun d’en tirer sa propre leçon. Au soir de notre vie , ce n’est pas le moment de trainer sur ce qui n’accompagne pas à l’au-delà. Les soucis de cet homme sont loin de ceux de Jésus. Quand nos soucis ne correspondent pas, nous ne pouvons pas avancer ensemble. Voyons si nos soucis sont ceux de Jésus ou de notre communauté.
               Ne pensez pas que Jésus n’a pas répondu à cet homme. Il a donné une réponse à cet homme et à tout le monde. Seulement il faut découvrir la méthodologie de Jésus. Souvent il répond à une question par  une autre question pour aider à réfléchir. «Qui m’a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages.» (Lc 12, 14) Il faut relire ce refus apparent de Jésus. Souvenez-vous par exemple que lors de son premier miracle à Cana il a semblé refuser la demande de sa mère «Femme, qu'avons-nous de commun en cette affaire? Mon heure n'est pas encore venue.» (Jn 2, 4) et pourtant il a fait ce qu’elle lui demandait. Dans l’Évangile du jour Jésus nous répond tout en soulignant que les biens de la terre ne doivent pas nous rendre esclave. L'homme de la parabole que Jésus raconte s’est trompé «Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence,» (Lc 12,19) ce n'est pas ce que Dieu attend de nous. Le Seigneur n'a pas mis notre bonheur dans les héritages, dans les bons repas ou les vacances dans les endroits les plus exotiques mais dans la foi en lui. Ne nous trompons pas de but. Toutes ces bonnes choses ce sont des moyens pour nous servir mutuellement.
               Demandons la sagesse pour bien découvrir la vraie richesse. Ne réduisons pas notre horizon à notre compte en banque, à notre héritage familial, à notre ventre. Les biens de ce monde ne sont pas mauvais en soi, il faut savoir les utiliser. Quelles sont les valeurs de notre vie? De quoi  remplissons-nous nos cœurs? Pourquoi vivons-nous? Sachons qu’il y a des choses plus importantes que l'argent: la vie de famille, l’amitié, la communion avec les autres, etc. Il faut avoir le temps de sourire, de jouer avec ses enfants, d’être avec des amis. Avoir la foi, vivre de la charité et de la fraternité, c’est cela devenir riche aux yeux de Dieu.