Dimanche de Pâques 3C

Les lectures de ce troisième dimanche de Pâques relatent encore les témoignages de la résurrection de Jésus et ses apparitions pour confirmer dans le cœur des disciples et des nouveaux convertis que Jésus de Nazareth est toujours vivant. Tous les chrétiens sont appelés à rencontrer Jésus pour devenir des témoins de sa résurrection.

Dans le livre des Actes des Apôtres entendons le témoignage des apôtres qui n’ont pas peur du Sanhédrin qui les interdit de proclamer le nom de Jésus «Nous vous avions formellement interdit d’enseigner au nom de celui-là. Or voici… Pierre lui répondit alors: À qui doit-on obéir, à Dieu ou aux hommes?» (Ac 5,28-29) Au lieu de se taire, les Apôtres remplissent à toute Jérusalem leur enseignement sur Jésus Ressuscité. Ils n’ont pas peur, ni des mesures du «Conseil Suprême» ni des souffrances qu’on leur inflige. Ils montrent par là que souvent suivre Jésus ne se sépare jamais de la souffrance car c’est par la croix que Jésus nous a sauvés. Quelques fois des souffrances sont aussi signes de la foi en Jésus. L’Église souffre de l'incompréhension de ceux qui ne sont pas ouverts au message de Jésus. Elle souffre du manque de respect pour la vie, de la misère des pauvres de tous bords, des guerres et d’autres maux qui font des millions de victimes. Aujourd’hui plus que jamais, l’Église souffre du comportement indigne de ses enfants. Les Apôtres ne se contentent pas seulement des souffrances physiques que le Conseil des prêtes qui dirige le pays leur inflige, ils profitent de cette occasion pour confesser leur foi «Le Dieu de nos pères a ressuscité ce Jésus, que vous, vous aviez fait mourir en le suspendant au gibet. C’est lui que Dieu a exalté (…) le faisant Chef et Sauveur, afin d’accorder par lui à Israël la repentance et la rémission des péchés.» (Ac 5,30-31)

Dans ce témoignage des Apôtres nous y trouvons ce qui était la première prédication chrétienne qui était une invitation à la conversion et à la pénitence pour devenir nouveaux disciples de Jésus. Dans la deuxième lecture du livre de l’Apocalypse, saint Jean souligne la prière de louange des premières communautés chrétiennes à propos de Jésus «Digne est l’Agneau égorgé, de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire et la louange.» (Ap 5,12) Nous aussi, nous rendons grâce à Jésus car sans son sacrifice, notre salut aurait été impossible. Ce témoignage invite l’adhésion totale à sa personne. Le but des témoignages est pour renforcer la foi de ceux qui croient et susciter des nouveaux croyants. Les témoignages peuvent être des discours qu’on annonce ou tout simplement un bon exemple de vie. Nos communautés doivent enseigner que Jésus est Vivant et vivre quotidiennement ce que nous enseignons. Il est temps de vaincre la peur et la honte de manifester notre foi. La peur a été pour toujours le grand ennemi de la foi.

Dans l'Évangile, nous découvrons que Jésus Ressuscité se manifeste dans notre quotidien. Pierre revient en Galilée, sa terre natale et il compte reprendre son travail, la pêche. Pierre, après le terrible événement de Jérusalem, la trahison de Judas, la mort de Jésus et le désespoir du groupe, il décida de rentrer car le Maître qu’il suivait, n’existe plus il est mort. On dirait que quelques-uns de son groupe l’ont suivi. On raconte que de son retour en Galilée il était avec «Thomas, Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée et deux autres (…) disciples» (Jn 21, 2) Pierre va á la pêche avec ce groupe. Jésus ressuscité apparaît, se rend visible à ses disciples, mais ils ne le reconnaissent pas tout de suite, comme Marie-Madeleine le matin de Pâques qui prend Jésus pour le jardinier ou encore les disciples d’Emmaüs qui le reconnaissent à la faction du pain. Jésus Ressuscité prend toujours l’initiative en les abordant «Les enfants, vous n’avez pas du  poisson?» (Jn 21, 5) Il pose cette question pour entrer en rapport avec eux, mais il sait bien qu’ils ont pêché toute la nuit sans rien prendre. Il veut entendre de leur bouche ce simple mot «non», il veut écouter la faim de ses disciples.

Jésus les inviter à jeter le filet. Pierre et son groupe ont confiance en cet étranger. Cela montre leur simplicité, ils accueillent l’autre avec complaisance. «Ils jetèrent donc le filet» (Jn 21, 6) Nous connaissons le résultat. «Il y en avait cent cinquante-trois» (Jn 21,11) Ici, le chiffre 153 est le nombre d’espèces de poissons connues du temps de Jésus Christ. Par ce signe «Le disciple que Jésus aimait» découvre que «C’est le Seigneur.» Simon-Pierre «se jeta à l’eau» pour aller vers le Ressuscité. Ils trouvent le poisson grillé qu’il leur a préparé avec du pain et il les invite alors à manger. Pierre est tellement heureux de revoir Jésus. L’interprétation actuelle de cet épisode de l’Évangile de Jean souligne que cette pêche est le symbole de l’évangélisation et le fait que Jésus ait déjà du poisson montre qu’il nous précède dans l’annonce de l’Évangile, mais qu’il a besoin de notre collaboration.  Après cette manifestation, Jésus confère une mission spéciale à Pierre, à qui il dit «Pais mes brebis.» (Jn 21,17) Cette mission est réalisée dans la personne du Pape. Depuis Pierre, l’Église a toujours eu un pape pour nous guider et nous garder unis. La mission du guide dans l’Église est de conduire des hommes et des femmes à Jésus qui prépare pour tous un repas succulent qui symbolise l’abondance des dons de Dieu. Mais chaque disciple de Jésus est appelé à aller pêcher c’est-à-dire à annoncer l’Évangile, en nous souvenant que Jésus nous a précédés. Chacun d’entre nous a donc une mission à réaliser dans l’Église.

Dans quelques instants, nous allons avancer pour communier afin de rencontrer Jésus Christ qui nous donne son Corps et son Sang. Nous allons le retrouver pour lui montrer notre joie et pour lui rendre grâce. Il sait bien qu’Il nous manque. Mais avant de le recevoir, la seule chose essentielle qu’il nous demande est de Lui ouvrir notre faim et Lui dire notre soif d’aimer et d’être aimé. Disons-lui donc combien nous l’aimons et avons soif de sa présence dans nos vies.