30ème Dimanche TOC — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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30ème Dimanche TOC

La Parole de Dieu nous montre ce qu’est un cœur vraiment religieux ; un cœur converti, juste et miséricordieux, humble et plein d’espérance.

La Parole de Dieu de ce dimanche nous montre ce qu’est un cœur vraiment religieux ; un cœur converti, juste et miséricordieux, humble et plein d’espérance. Un chrétien ne se contente pas seulement des sacrifices rituels et des actions qu’il réalise, mais de la personne adorable de Jésus qui guide sa vie. 

Dans la première lecture, Ben Sira le Sage met en garde contre l’illusion de ceux qui se disent religieux parce qu’ils offrent régulièrement les sacrifices rituels prévus par la loi. Les gestes extérieurs n’expriment pas nécessairement l’état religieux de la personne. La vraie religion est celle du cœur, elle est intérieure, elle demande d’abord la conversion, l’humilité, la justice et l’espérance. Le Seigneur ne regarde pas ce dont nous sommes capables de faire mais notre confiance en lui «Il ne défavorise pas le pauvre, il écoute la prière de l’opprimé. Il ne méprise pas la supplication de l’orphelin, ni la plainte répétée de la veuve.» (Eccli. 35,16-17) Ces catégories de personnes étaient incapables de se procurer des animaux à offrir à l’autel, leur unique sacrifice n’était que la prière. Le Sage nous dit que «La prière du pauvre traverse les nuées» (35,21) et arrive au Seigneur comme une offrande agréable. Un cœur pauvre et humble est capable de communiquer avec le Seigneur. Ayons ce cœur pour rendre grâce à Dieu et lui présenter nos désirs car comme nous le rappelle le Psaume de notre liturgie «Un pauvre crie; le Seigneur entend.»

Dans l’Évangile nous trouvons la vraie attitude à adopter quand nous prions. Deux personnages montent au temple pour prier: un pharisien, qui observe parfaitement la Loi, un vrai juste selon leur conception  de la justice et un publicain, considéré par ses compatriotes comme voleur et pécheur public. En écoutant le pharisien, on ne peut que l’admirer: il est honnête, il jeûne deux fois la semaine, donne 10% de ses revenus pour le culte et en faveur des nécessiteux (Cfr. Lc 18, 11-12). Vraiment c’est un homme irréprochable. Mais Dieu ne regarde pas comme nous. Le grand défaut de notre pharisien est de regarder les autres hommes pour les juger et les mépriser. Il néglige dans sa prière auto satisfaite le plus  important en Dieu: l’amour, la miséricorde et la compassion. Pire encore, dans sa prière rien ne montre qu’il a besoin de Dieu. Connaissez-vous peut-être les critiques de Bossuet aux religieuses jansénistes de Port-Royal: «Elles sont pures comme des anges et orgueilleuses comme des démons!» Jésus n’aime pas un cœur orgueilleux et méprisant qui juge les autres au lieu de se juger soi-même afin de changer.

L’attitude du publicain est particulière, il baisse la tête et humblement il se sent pécheur, il rentre en sa misère intérieure, il se présente à Dieu sur fond de manque «Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis.» (Lc18, 13) Il n’a que son péché à offrir au Miséricordieux. La prière qui monte de son cœur est un cri de confiance: «Mon Dieu» ; un cri au secours : «prends pitié», et un aveu : «du pécheur que je suis.» Sa prière traverse les nuées car Jésus dit «C’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre.» (Lc18, 14) Pour Jésus, plus un être est déficient, abîmé, malade et défiguré, plus Dieu l’aime. C’est lui qui dit «Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.» (Mc2, 17) Jésus nous révèle un Dieu des rejetés, des condamnés, des marginaux, des non-aimés. En Dieu nous trouvons un amour pur, le plus gratuit qui s’offre à celui qui en a le plus besoin.

Ce pharisien de l’Évangile était bon mais pas immaculé, il n’était pas sans tâche. Devant Dieu tous nous avons à rendre compte. Il a oublié de se voir face à Dieu. Jésus nous demande d’être parfait comme notre Père Céleste et non comme notre voisin. Ce pharisien ne ment pas, ce qu’il dit, il le fait réellement. Il faisait pénitence, la charité et il vivait sa religion d’une façon honnête mais il se permet de juger ou d’évaluer l’autre. Il se met à la place de Dieu qui scrute nos pensées. Il est dominé par l’orgueil et l’autosuffisance. «Ne jugez point et vous ne serez point jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez point condamnés.» (Lc6, 37) Mais combien de fois nous jugeons les autres et souvent injustement? Combien de fois nous nous considérons irréprochables voir même devant Dieu? Ce ne sont pas nos rites religieux, nos efforts qui nous justifient devant Dieu mais la miséricorde, la passion et la mort de Jésus.

Dans la vie ce publicain de l’Évangile se comportait peu scrupuleux en affaires mais devant Dieu, il a vu qui il était «un pécheur» et il implore la miséricorde de Dieu. Ces deux hommes nous enseignent ce que c’est la conversion. Celle-ci consiste à devenir comme pharisiens dans la vie; en évitant toute forme d’injustice et en vivant la charité, et publicains dans le temple, en reconnaissant notre immense besoin de la miséricorde de Dieu. Saint Paul dans la deuxième lecture témoigne son effort mais aussi ce que Dieu lui a donné «J’ai combattu le bon combat; j'ai achevé la course; j’ai gardé la foi.» (2Tm4, 7) Mais il reconnait que tout ce qu’il a fait n’est qu’un don du Seigneur «Le Seigneur m'a assisté et m’a fortifié afin que par moi la prédication soit accomplie et que toutes les nations l’entendent.» (2Tm4, 17) Il doit tout au Seigneur, ce que notre pharisien n’a pas reconnu dans l’Évangile. Reconnaissons la grandeur de Dieu et notre petitesse, implorons sa miséricorde qui nous sanctifie et rendons-lui grâce.