26ème Dimanche TOC — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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26ème Dimanche TOC

Ce dimanche la Parole de Dieu nous exhorte à vivre la charité et à partager les biens de ce monde qui appartient à tout le monde.

Il y a ceux qui s’approprient presque tout et la majorité partage le peu qui reste. Cela constitue une insulte à Dieu qui veut que tous ses enfants vivent dans la joie, qu’entre eux, il n’y a plus des riches et des pauvres mais des frères et des sœurs.

Le prophète Amos a été envoyé pour dénoncer les péchés sociaux d'Israël et condamner ceux qui exploitent les pauvres. Les riches se trouvaient dans un confort sans précédent. Le problème n’est pas la richesse en soi, la richesse bien répartie serait une manifestation de l’amour divin. Mais la grande difficulté est que la richesse des uns provoque la pauvreté des autres. Elle provoque l’inégalité sociale et empêche la vraie fraternité. Amos d’origine paysanne, qui connaissait les injustices que des paysans subissaient met en garde les puissants. Une autre difficulté de la richesse est qu’elle rend aveugle. La recherche effrénée de la richesse provoque la crise économique que nous ressentons tous actuellement. Les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres deviennent plus pauvres. La richesse empêche d’ ouvrir les yeux pour voir les signes des temps. Amos s’adresse à ces riches qui ne voient rien. «Ils seront les premiers déportés ; et la bande des vautrés n’existera plus.» (Am6, 7) Ils seront dépouillés et ils perdront tout y compris le pays.  

D’après les paroles du prophète Amos, Dieu ne tolère pas l'injustice, l'attitude des riches qui nagent dans l’opulence pendant que les pauvres meurent de leur injustice. Le progrès social est pour tous les hommes et il ne doit pas être la destruction de la fraternité, de la solidarité, de la foi en Dieu, de la communion entre les hommes. Un progrès qui ne mène pas à la justice se retourne contre l'homme. À l'époque du prophète Amos, le confort sociopolitique et économique des uns provoquait l'oubli des autres. C’est faux de penser que la sûreté économique et sociale est le fondement de l'espoir ultime de l'homme, de sa pleine réalisation. Dieu nous appelle à éviter le danger de la richesse en utilisant ce que nous avons au service des autres et en cherchant le vrai bonheur qui vient de Dieu. Saint Paul invite Timothée à manifester sa foi dans la pratique de la justice, de la piété, de l'amour, de la douceur et de la patience. Ce témoignage de la vie est la manifestation de l’amour de Dieu aux hommes. 

La parabole de l’Évangile de Lazare et un riche sans nom - mais à qui la tradition a donné le nom d’Epulon - montre que Dieu est celui qui aide le pauvre et se détourne de celui qui reste indifférent au malheur des autres. Lazare veut dire en hébreu «Dieu aide.» Dieu aide ou secourt ceux que notre égoïsme ou indifférence oublie. Quel est alors le sens de cette parabole? Le riche ne partage pas, il vit enfermé sur lui-même, il n’a aucune idée de ce qui se passe à sa porte. La compassion est absente de son cœur et comme conséquence, c’est la fournaise qui aura le dernier mot sur lui. Quand on vit dans l’inconscience, c’est-à-dire sans faire attention à Dieu et aux autres ; sans le souci constant d’autrui, sans attention à Dieu, notre vie avec les autres devient désordonnée, déséquilibrée, inféconde. La vie est fruit du don de soi. Pourquoi Lazare trouve t-il la consolation de Dieu? Ce n’est pas dû à ses mérites à lui, mais à la seule bonté de Dieu. Il est près d’Abraham parce que Dieu est toujours bon pour les pauvres et les faibles. Jésus lui-même ne cesse de guérir les malades et de réconcilier les pécheurs, ces grands pauvres. Dieu est amour.

Le message de cet Évangile est clair. Sans amour fraternel, il n’y a pas de vie heureuse, ni sur cette terre, ni dans la vie éternelle. L’égoïsme conduit à la stérilité, à la souffrance et à la mort. Le riche de la parabole s'est retrouvé loin de Dieu parce qu'il a mis lui-même, dans sa vie, une distance entre lui et Lazare, parce qu'il n'a pas voulu vivre dans la proximité avec «Dieu qui secourt.» C’est l’attention aux autres qui donne sens à la vie. Dans les tourments de la mort, le riche demande à Abraham que Lazare retourne sur la terre pour prévenir ses frères. Dans cette vie ou dans une autre nous sommes interdépendants. Abraham refuse sa demande car inutile de signes sensationnels pour nous convertir. Le seul chemin de la foi est l’écoute de la Parole de Dieu et un regard attentif aux besoins des autres.

               L’Évangile de ce dimanche évoque l’existence du ciel et de l'enfer que l’homme actuel ignore ou ne veut pas entendre. L’enfer signifie loin de Dieu et loin des autres tandis que le ciel ou le Royaume de Dieu est communion d’amour. Cette dernière est un don de Dieu et l’enfer est le choit de l’homme. Le riche s’est condamné lui-même, son portail qui le séparait des autres et devenu abîme. La vie présente est l’apprentissage du ciel et de l’enfer. La compassion pour un prochain, c’est donc construire notre ciel. Nous devons secourir le prochain comme nous accomplissons l’obligation de manger ou de nous habiller. Que l'Eucharistie que nous célébrons nous aide à partager les biens de ce monde et à découvrir le chemin de la consolation de Dieu et de la vie éternelle qui passe par l’attention aux autres !