Dimanche du Baptême du Seigneur -C 2019- — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche du Baptême du Seigneur -C 2019-

Nous célébrons le baptême de Jésus. Celui-ci n’est plus l’enfant de la crèche de Bethléem mais un homme complet, adulte, mûr et responsable.

 Il commence sa propre mission de sauver l’humanité. Il est intronisé dans sa mission par celui qui l’a envoyé, c’est-à-dire son Père qui le présente publiquement en disant «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, je mets en toi toute ma joie.» (Lc3, 22) Son baptême devient le départ de son engagement officiel pour le bien de l’humanité. Le baptême de Jésus est aussi une autre forme de sa manifestation au monde. Que cette célébration nous rappelle que nous sommes devenus des enfants de Dieu pour continuer la manifestation de Jésus et de son amour.
Le texte d’Isaïe que nous avons écouté dans la première lecture remonte au temps de l’exil du peuple de Dieu à Babylone. Ce peuple avait sombré dans le découragement et le désespoir. Mais à l’horizon commençait à apparaître quelques signes d’espoir. Au sein de ce peuple, on commence à se rendre compte que la délivrance est possible car par le passé le Seigneur les avait sauvés. Isaïe annonce la manifestation de Dieu «Voici le Seigneur Dieu. Il arrive plein de force. Il a les moyens de régner.» (Is 40,10) Même si le roi Cyrus manifestait un peu de pitié aux israélites de l’exil, celui qui manifestera la puissance de Dieu ou leur libérateur ne sera pas un guerrier qui utilise des armes mais un envoyé de Dieu qui applique la justice et la miséricorde divine. Le Messie qui libérera le peuple de Dieu aura l’Esprit en abondance, il sera guidé par l’humilité et il fera tout avec perfection. Il n’agira pas avec la violence, ni cri, ni bruit mais dans le silence et la douceur.
L’arrivée du Libérateur ou du Messie demande d’abord une certaine préparation ou un certain engagement «Ouvrez le chemin au Seigneur (…) frayez une route pour notre Dieu (…) Qu’on abaisse montagnes et collines! Qu’on change les reliefs en pleine et les hauteurs en larges vallées!» (Is 40,3-4) Pour saint Paul, ce doux Messie dans son action et porteur du salut, s’est manifesté dans la personne de Jésus. C’est par Lui que «Nous soyons rendus justes (…) que nous puissions recevoir la vie éternelle que nous espérons.» (Tite 3,7) Si nous voulons la manifestation de la gloire de Dieu dans notre vie, nous trouvons dans la prophétie d’Isaïe le chemin d’y arriver. Il faut extirper de nous les montagnes d’égoïsme, de colère, de rancune, de violence, d’orgueil, d’autosuffisance et de supériorité. Saint Paul ajoute aussi que nous devons «Renoncer à l’impiété et la convoitise de ce monde, et apprendre à vivre dans le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété.» (Tite 2,12) Faisons donc possible la manifestation de Dieu dans nos familles et dans nos communautés.
L’Évangile de cette célébration est celui du baptême de Jésus. Son baptême marque le début de sa mission publique. Jusque là, Jésus était un simple juif, charpentier, un nazaréen qui n’avait rien de particulier aux yeux de ses contemporains. Il quitte la Galilée où il a grandi et vécu, pour le Jourdain. Il abandonne sa vie cachée pour s’engager dans une vie publique. Il laisse une existence tranquille pour une grande aventure mouvementée souvent avec beaucoup d’incompréhensions. Il veut suivre le mouvement du temps nouveau que Jean Baptiste annonce et il veut recevoir le baptême comme les autres. Jean Baptiste avait annoncé à ses disciples qu’il n’était pas le Messie. Il ne faisait qu’activer la venue du Messie par son baptême qui préparait ceux qui avaient soif de recevoir le règne de Dieu.
C’est dans ces circonstances que Jésus s’est présenté à Jean pour être baptisé. Jean résiste à baptiser Jésus car Celui-ci n’a pas besoin du baptême de pénitence en vue de la rémission des péchés « Il a vécu notre condition d’homme en toute chose, excepté le péché.» En le baptisant Jean Baptiste ne fait qu’inaugurer le temps nouveau qu’il avait annoncé. Jean se fait prier et il finit par céder pour baptiser Celui qui est le Sauveur du monde. En se faisant baptiser et en priant, l’Évangile nous dit que «Le ciel s’ouvrit. L’Esprit-Saint, sous une apparence corporelle (…) descendit sur Jésus, et il y eu une voix venant du ciel: Toi, tu es mon fils bien aimé, en toi, je trouve ma joie.» (Lc 3, 21-22)
La déchirure des cieux nous montre qu’à partir du baptême de Jésus, Dieu ouvre son domaine ou son royaume à l’homme. Le ciel est ouvert, l’homme peut y entrer pour célébrer la joie et l’amour avec son créateur. Jésus nous ouvre les portes du royaume. Dans les eaux du Jourdain, un mystère qui était caché au départ se manifeste à l’humanité. Jésus qui était connu comme Messie par certains membres de son cercle familial, par les bergers de Bethléem et par les rois mages qui ont vu l’étoile de sa naissance, est révélé Fils de Dieu au peuple par une voix qui vient du ciel. Cette révélation nous parviendra par l’Esprit Saint dans la mission de l’Église. Mais malgré cette révélation, Jésus restera mystérieux pour celui qui n’ose pas entrer en communion avec Lui. Celui en qui les voies du ciel sont encore fermées ne bénéficiera de cette bonne nouvelle que Jésus est notre Sauveur.
Le baptême de Jésus devient un grand jour pour tous les hommes car la divinité se manifeste dans l’humanité. Notre baptême est aussi le plus grand jour de notre vie. Si la naissance est importante, le baptême l’est encore plus. Par notre naissance nous devenons enfants des hommes mais par le baptême nous devenons enfants de Dieu. Par son baptême, Jésus nous montre que l’Esprit Saint est son compagnon. Le Fils de Dieu possède l’Esprit Saint en abondance. Lui Seul peut parler de Dieu en toute vérité car il sait ce qu’il dit, il enseigne ce qu’il connait. Il est plus que tous les prophètes.
Après cette célébration, nous terminons le temps liturgique de Noël. Nous devons témoigner de l’amour, de la paix, et de la justice que la naissance de Jésus a portés au monde. Nous devons aussi manifester le bonheur que le baptême nous a donné d’être enfants de Dieu.