Dimanche de Pâques 5C — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de Pâques 5C

Ce dimanche nous rappelle le temps nouveau que l'Église vit depuis la résurrection du Seigneur.

 C’est le temps de la présence de Dieu, de beaucoup d’épreuves et de la recommandation de l’amour «Aimez-vous les uns les autres» (Jn 13, 34) dit Jésus à ses disciples.

Dans le livre des Actes des Apôtres, nous écoutons que Paul et Barnabé consolident la foi dans les communautés chrétiennes. Ils posent la base solide de la vie chrétienne. Ils vont dans chaque communauté pour exhorter les chrétiens à vivre la foi en Jésus malgré des difficultés car «Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le Royaume de Dieu.» (Ac 14,22) Le royaume de Dieu demande un certain héroïsme, il n’est pas un simple aboutissement d’une existence humaine. Tous, nous irons au ciel si nous sommes capables de vivre la fraternité chrétienne. Il ne suffit pas d’exister pour mériter le royaume de Dieu, on l’acquiert après une lutte. Paul et Barnabé le comprennent bien et ils installent des anciens qui entrainent les autres à la vie chrétienne car toute réussite exige une préparation sérieuse.

            Les Apôtres étaient conscients que leur mission devait continuer. La mission de l’Église ne doit pas se terminer avec nous. Si après nous, c’est la fin du service à la communauté, nous n’avons pas compris Jésus qui nous envoie pour annoncer son amour jusqu’á son retour, jusqu’au moment où «Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine» (Ap 21, 4) comme le prophétise saint Jean dans son Apocalypse. Oui, un service peut se transformer en un autre plus efficace mais il ne doit pas disparaître alors que la communauté le réclame. Paul et Barnabé ont choisi des anciens pour continuer la mission après eux. Pensons-nous à la continuité de la mission? Nos anciens ont tout fait dans les épreuves et les tribulations de leurs époques pour nous laisser le relais de la foi. Nous aussi nous devons le faire pour les générations à venir. Cette responsabilité concerne tout le monde surtout actuellement où partout il y a un manque de ceux qui annoncent la foi en Jésus. Paul et Barnabé nous ont montré que c’est dans la prière et le jeûne que le Seigneur répond à notre demande. «Priez le maitre de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson» (Mt 9,38)

L’Évangile de cette célébration est un extrait du discours de Jésus au soir du Jeudi Saint. Le contexte est douloureux, Jésus annonce sa mort «C’est pour peu de temps que je suis encore avec vous.» (Jn 13, 33) Même si sa mort n’est pas la fin de tout, le temps est très court pour Jésus et il veut annoncer à ses apôtres ce qui est essentiel «Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.» (Jn 13,34) Les pharisiens et grands prêtres de l’Ancien Testament enseignaient eux aussi ce grand commandement. Mais pour Jésus il ne s’agit pas d’un quelconque amour mais d’un amour sans limite, un amour qui va jusqu'à donner sa vie pour l'autre. L’histoire très récente nous présente des exemples d’un tel amour même en dehors de la foi chrétienne mais retenons l’exemple de saint Maximilien KOLBE durant les tribulations de la deuxième guerre mondiale. Dans le camp de concentration d’Auschwitz dix détenus sont condamnés à mourir dans le bunker de la faim parce qu’un prisonnier venait de s’évader. Le père KOLBE a demandé de mourir à la place de Francis GAJOWNICZEK qui pleurait en criant «Ma pauvre femme ! Mes pauvres enfants ! Que vont-ils devenir?» Le père aurait dit ces paroles «Je suis un prêtre catholique de Pologne ; je voudrais prendre sa place, car il a une femme et des enfants.» Avec ses compagnons, ils meurent en priant et en chantant les louanges du Seigneur.

Jésus ne demande pas seulement de nous aimer les uns les autres mais de nous aimer comme il nous a aimés. Il ne s’agit pas d’aimer comme nous le voulons mais d’aimer comme Dieu aime. Dieu aime à la folie. Si on sent comment Dieu aime, on ne peut pas ne pas aimer. Les saints sont ceux qui se sont sentis aimés de Dieu et qui à leur tour aiment leurs frères. Celui qui n’est pas aimé ne peut pas aimer. Souvent les enfants qui n’ont pas été aimés par leurs parents rencontrent des difficultés dans l’amour pour Dieu et leurs prochains. L’amour est contagieux. Essayons avant tout de voir l’amour de Dieu pour nous. La manifestation excellente de l’amour de Dieu, nous la rencontrons dans la personne de Jésus «Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle.» (Jn 3,16) Et Jésus a fait réel cet amour de son Père «Nul n’a plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.» (Jn 15,13).

Il y a tant d’amour dans le monde mais très peu de véritable amour. Tout ce que nous appelons l’amour ne l’est pas. L'amour n'est pas un vague sentiment; c'est d'abord une personne, c'est même une identité, celle de Dieu, car Dieu est amour. Avec le Christ, nous apprenons qu'aimer, c'est donner, se donner et  pardonner. On dit qu’un jour, une femme demanda à Sainte Thérèse de  Calcutta qui lui faisait la charité: «Pourquoi fais-tu cela?» Elle a répondu: «Parce que je t'aime et que Dieu t'aime.» La femme lui a répondu: «Redis-le moi encore, c'est la première fois que j'entends ces mots.» Autour de nous il y a beaucoup d’hommes et de femmes qui attendent qu’on leur montre le vrai amour, celui que Jésus nous recommande. Prions «Seigneur, toi qui es l'amour, mets en nos cœurs ton Esprit d'amour.» Amen.