5ème Dimanche Carême C 2019 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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5ème Dimanche Carême C 2019

Comme dimanche dernier, l’Évangile de ce cinquième dimanche de Carême, nous présente encore l’image de Dieu miséricordieux. Dieu est toujours prêt à pardonner, quelque soit notre péché.

Comme dimanche dernier, l’Évangile de ce cinquième dimanche de Carême, nous présente encore l’image de Dieu miséricordieux. Dieu est toujours prêt à pardonner, quelque soit notre péché. Ce qu’Il veut c’est le renouvellement de l’homme, intégrer ce dernier dans sa relation d’amour. Cherchons toujours à vivre avec Lui, à nous séparer de ce qui nous met loin de sa miséricorde.

Dans la première lecture, le Prophète Isaïe rappelle aux Hébreux que Dieu est toujours miséricordieux. L’exil à Babylone devenait de plus en plus long et insupportable. Ils commençaient à désespérer, pensant que Dieu les abandonnait. Le Prophète Isaïe ne pense pas comme le reste du peuple. Il leur annonce la volonté de Dieu «Je vais faire passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides». Dieu se souvient encore de son peuple. Comme par le passé, il va encore guider son peuple à travers le désert vers le pays qui ruisselle de lait et de miel. Dans nos difficultés, pensons que Dieu n’est pas loin de nous. Mais Dieu ne provoque pas des disgrâces, des souffrances à l’homme comme moyens de lui révéler son amour. Dieu plein de tendresse ne peut pas agir ainsi. Seulement quand l’homme souffre, Dieu le soulage. Il ne tarde pas à venir, c’est nous qui tardons à voir qu’Il est à nos côtés. Selon Isaïe, puisque Dieu agit en notre faveur, notre réaction devrait être celle de la  reconnaissance: «Les bêtes sauvages me rendront gloire (…) parce que j’aurai fait couler de l’eau (….) des fleuves dans les lieux arides, pour désaltérer mon peuples.»

En se souvenant de la miséricorde de Dieu, le prophète Isaïe invite le peuple de Dieu à espérer et à avoir confiance. Sachons seulement que l'action salvatrice de Dieu n'est pas quelque chose de spectaculaire, elle ressemble plutôt à la croissance silencieuse d'une plante. C’est pour cela que ceux qui ne sont pas attentifs pensent que Dieu ne se préoccupe pas de notre misère. Mais il est avec nous plus que nous ne l’imaginons. Saint Paul dans sa lettre aux Philippiens nous fait savoir que quand il est arrivé à la connaissance du Christ Jésus, tout le reste lui est devenu une balayure ou des ordures. C’est dans cette foi qu’on remarque que toute notre existence est la manifestation de la miséricorde de Dieu, sans Lui nous sommes perdus. Heureusement que Dieu est auprès de nous pour nous sauver.

Dans l'Évangile, après une nuit de prière, Jésus revient au temple pour enseigner. Son enseignement est donc la communication de ce qu’Il reçoit de Dieu, son Père. Voilà pourquoi il attire ses auditeurs mais sa réussite est l’objet de la jalousie des pharisiens et des scribes qui lui tendent des pièges incessants. Le nouveau piège concerne la loi de Moïse que tout le peuple d’Israël respecte. On lui amène une femme prise en flagrant délit d’adultère, faut-il appliquer la loi de Moïse ou non? L’obéissance à cette loi remettrait en cause sa prédication sur le royaume de Dieu et sur sa nouvelle loi de l’amour. Sans discussion, Jésus répond à ses adversaires «Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre.»

Souvent nous sommes tolérants envers nous-mêmes et intransigeants avec les autres. L’un des grands péchés de notre siècle est celui de condamner les autres et de nous absoudre. Nous perdons de plus en plus la conscience de voir que souvent nous sommes comme ceux que nous condamnons, nous ne sommes pas des saints et les autres des démons. Tous, nous sommes faibles, nous avons besoin de la miséricorde de Dieu. Les hommes de l’Évangile condamnent la femme adultère et ils ne se demandent jamais où est l'homme qui était avec cette femme. Cet homme peut être l’un d’eux. Pour Jésus nous sommes tous pécheurs, nous méritons tous son pardon. Les pharisiens et les scribes avaient transformé la loi de Moïse en instrument d'injustice. La Parole de Dieu, les sacrements que nous célébrons servent à aider l'homme et non à le condamner. Le dilemme tendu au Christ se retourne contre eux. Alors nous non plus, ne mettons pas Dieu à l’épreuve.

Après avoir montré qu’une loi doit être égale pour tout le monde, Jésus resta avec cette femme qu’on accusait et lui dit «Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus.» La femme entend finalement une parole de consolation. Les faibles, les opprimés, les démunis, les non violents, les petits ont besoin de cette parole.  La parole de Jésus nous introduit dans le nouveau monde de sa miséricorde. Du désert de l’injustice et de la mort, Jésus nous conduit à l’amour et à la vie. Il nous invite à abandonner nos comportements orgueilleux, indifférents et égoïstes pour accueillir les fleuves de la miséricorde de Dieu et pour la faire fructifier à l’égard de nos frères pas plus pécheurs que nous. Jésus n'excuse pas le péché mais il pardonne le pécheur. En Lui Dieu pardonne de façon gratuite, mais il demande au pécheur de ne jamais retomber dans le péché. Être chrétien, c'est accepter que Dieu pardonne nos péchés et qu’il nous sauve et nous libère.

Nous devons être convaincus que nous sommes tous pécheurs et que nous devons tous être pardonnés et savoir pardonner. C’est Jésus Christ qui pardonne nos péchés et qui nous donne la grâce de ne pas pécher. À deux semaines de Pâques, entrons dans la libération du Christ qui ouvre à tous les hommes un nouvel avenir dans la miséricorde du Père, la conversion du cœur et la libération de nos violences.