32ème Dimanche ROC — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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32ème Dimanche ROC

La Parole de Dieu doit nous renvoyer à Dieu qui est dans ce monde mais qui n’est pas de ce monde.

Nous sommes invités ce dimanche à bien discerner le message de la Parole de Dieu, à ne pas la prendre à la lettre mais à approfondir son sens caché. Sachons que nous ne sommes pas seulement de ce monde présent, mais aussi citoyen du monde à venir. Toujours la Parole de Dieu doit nous renvoyer à Dieu qui est dans ce monde mais qui n’est pas de ce monde.

L’auteur du livre des Maccabées ou des Martyrs d’Israël révèle explicitement pour la première fois de la résurrection des justes. L’auteur raconte le martyre de 7 frères et proclame leur immortalité. Par cet épisode, l’AT fait un grand pas dans la foi avec la résurrection individuelle. Celui qui croit ne sombrera pas dans les ténèbres de la mort mais il ressuscitera corps et âme pour rencontrer Dieu. Si les martyrs ne ressuscitent pas, comment Dieu pourrait-il faire justice. Ici il faut comprendre martyr au sens large - tous les témoins de la foi en Dieu. Dans le livre de Maccabées, les Juifs de Jérusalem qui refusèrent le culte à Zeus, dieu suprême grec, furent martyrisés et exécutés.

À ces gens qui mouraient en raison de leur foi vint l’espérance d’une résurrection et d’une vie éternelle. «Tu nous exclus de la vie présente, mais le Roi du monde nous ressuscitera pour nous rendre une vie éternelle, nous qui mourrons pour ses lois.» (2 Macc7,9)  La foi à la résurrection des morts a remplacé petit à petit la croyance à la récompense de Dieu dans cette vie car on remarquait comment de nombreux méchants vivaient dans la paix et l’opulence alors que plusieurs justes souffraient dans la misère et l’indigence. On a compris que la rétribution de Dieu est au-delà de la mort. Ainsi, les justes qui ne trouvent pas leur récompense de leur vivant, la trouveront auprès de Dieu après la mort. C’est ce que nous dit le livre de la Sagesse «Les âmes des justes sont dans la main de Dieu et nulle torture ne les atteindra. Aux yeux des insensés ils ont paru mourir, leur départ a été tenu pour un malheur et leur voyage loin de nous pour un anéantissement, mais ils sont en paix.» (Sg3, 1s)

Il n’a pas été facile de croire à ce mystère de la résurrection. Nous trouvons cette difficulté dans l’Évangile. Un groupe des sadducéens s’approchent de Jésus. On nous dit qui sont-ils «Ceux qui soutiennent qu’il y a pas de résurrection.» (Lc20, 27) Ils formaient un cercle des riches familles appartenant à l'élite de Jérusalem. Ils étaient heureux dans cette vie et ils n'imaginaient jamais une autre vie possible. Ils posent une question pour ridiculiser la foi en Jésus et en la résurrection. L'Évangile parle de sept frères qui se sont mariés avec une même femme, pour assurer la continuité du nom, de l'honneur, et de l'héritage dans la ligne masculine des «Sadducéens», des puissantes familles à Jérusalem. Quand l’homme voit dans sa mort la fin de son existence personnelle, il tente de survivre soit par son œuvre, soit par sa progéniture. Jésus désapprouve cette vision de la vie après la mort. Il refuse aussi la manière de penser que la vie avec Dieu est le prolongement de la vie présente. La vie après la mort est quelque chose plus important et le fondement de cette vie se trouve dans la foi en Dieu. «Dieu n’est pas des morts, mais des vivants.» (Lc20, 38)  Notre Dieu ne vit pas son éternité entouré par les morts.

Notons que quand on vit frivolement, satisfait du présent en oubliant les petits et les souffrants comme des Sadducéens, il est facile de penser qu'au-delà de cette vie, il n y a rien. Mais   nous partageons notre pain avec ceux qui sont dans le besoin, il est possible de ne pas perdre l’espérance en Dieu. Nous croyons à la résurrection des morts et que nous nous  rencontrerons en Dieu dans l'éternité de la vie après notre mission dans ce monde. Qu’il y ait un monde à venir ne fait aucun doute pour Jésus. Il l’affirme tranquillement, mais en nous révélant que la vie de l’au-delà n’est pas sur le modèle de la vie terrestre. Il n’y a aucune représentation possible du monde à venir, de même qu’on ne peut pas se représenter les anges. Dans l’au-delà, les défunts, «Ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu, étant enfants de la résurrection.» (Lc20, 36) Les anges ne sont ni hommes ni femmes. Ils sont «tout autre» que nous. Il n’y aura plus besoin de se marier, de procréer, parce qu’on ne mourra plus. 

Nos défunts sont dans l’intimité du Père où ils sont héritiers du royaume de l’amour. La vie de l’au-delà est inimaginable, tout autre que la vie d’ici-bas, parce que c’est une participation à la vie de Dieu. Mais comme tout ce qui touche à Dieu, nous n’avons aucun moyen de nous représenter de telles réalités. Notre seule possibilité est d’y croire sans cesse et de prier à tout instant pour que la volonté de Dieu se réalise. En espérant ce que Dieu a prédestiné aux croyants saint Paul dit aux Thessaloniciens «Priez (…) pour que la parole de Dieu coure et soit honorée.» (2Thess3, 1) Dieu nous aime par-delà la mort. Abraham, Isaac et Jacob et tous les témoins de l’amour ne sont pas morts pour Dieu, mais vivants.

Dieu n’aime pas qu’à moitié ou pour un temps. La puissance de son amour n’est pas aussi éphémère. Mais la vie éternelle n’est pas une simple continuation de la vie terrestre. Elle est un don de Dieu qui glorifie notre corps et notre esprit terrestres. Laissons-nous transfigurer par cette espérance à la vie éternelle pour vivre en vrai citoyen du ciel.