28ème Dimanche TOC — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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28ème Dimanche TOC

L’amour de Dieu est ouvert à tout le monde, devant Dieu, il n’y a plus d’étrangers, d’ exclus, de marginalisés, nous bénéficions tous de ses grâces.

 Dieu est sauveur de tout le genre humain. Est-ce que nous sommes conscients de cette miséricorde de Dieu pour tous? C’est ce que les lectures de ce dimanche essayent de nous rappeler.
               La première lecture nous rappelle l'épisode de Naaman, un général syrien, que le prophète Élisée, par l'intermédiaire du Seigneur, a guéri de la lèpre. Ce général était païen, non juif mais la miséricorde de Dieu est pour tous les hommes. Aimer sans frontières est la qualité de Dieu et de ceux qui appartiennent à Dieu. Dans la mentalité juive, la lèpre était considérée comme une punition de Dieu. Les lépreux étaient punis par la maladie et la société. Ils étaient morts vivants et ils attendaient que quelqu'un les pleure et leur donne à manger, mais la plupart des gens leur jetaient des pierres pour les empêcher de les approcher.
               Les lépreux cherchaient désespérément un guérisseur. Malheureusement la lèpre était considérée incurable. Imaginez-vous un malade conscient de l’impossibilité de sa guérison. Toutes paroles d’encouragement sont sans sens et vides. Quand ce malade ne croit pas en Dieu tout devient noir. Naaman respecté, aimé par tout le monde, pressé par ses serviteurs a accompli l’offre d’Élisée, un homme de Dieu qui lui demanda de se laver dans le Jourdain. Il accepta et retrouva la bonne santé «Sa chair redevint semblable à celle d’un petit enfant : il était purifié» (2R5, 14) Naaman, une fois purifié, a confessé le nom de Dieu «Désormais, je le sais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur la terre, que celui d’Israël!» (2 R5, 15) La guérison de Naaman nous enseigne la compassion de Dieu. Cela montre également que les païens peuvent avoir un sentiment religieux très surprenant dans leur cœur.
               Dans l’Évangile, les dix lépreux interpellent Jésus sur la route et ils lui font une demande «Jésus, maitre, prends pitié de nous.» (Lc17, 13) Prière impressionnante des lépreux. La réponse de Jésus à ces malheureux est simple, il leur dit de loin «Allez, montrez-vous aux prêtres.» (Lc17, 14) En se mettant en marche pour aller rencontrer les prêtres, ils sont débarrassés de leur lèpre. La guérison de Jésus n’est pas un acte magique, elle vient en partie du malade qui reconnaît d’abord sa propre maladie, ses limites à se guérir et son besoin d’aide. Cette guérison exige la foi qui anticipe le salut. La guérison débute lorsque l’on commence à obéir, à vivre de la bonne nouvelle de Jésus, et non plus à nous-mêmes et à nos habitudes. Tout ne se termine pas avec l’envoi des lépreux à aller se montrer aux prêtres. Le texte nous dit qu’«En cours de route, ils furent purifiés. L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, s’en retourne vers Jésus en glorifiant Dieu à pleine voix.» (Lc17, 14-16)
               Les neuf  lépreux sont contents de retrouver la santé, ils ont besoin de le célébrer, ils se centrent sur eux-mêmes et n’osent pas se souvenir de celui qui les a sauvés. Ils sont préoccupés par le certificat des prêtres afin de s’intégrer dans la société. Le motif n’est pas mauvais, mais ignorer celui qui les sauve est un signe d’ingratitude. L’un d’eux, un samaritain, lui, va passer du bienfait reçu à la reconnaissance de la personne par qui ce bienfait est venu. Il ressent le besoin de revenir sur ses pas pour rendre grâce à Jésus. Il comprend qu’il est plus important d’avoir trouvé le Christ et de lui remettre sa vie que d’être guéri. Le Christ devient pour lui une personne rencontrée dans la confiance de la gratitude. Pour les autres, Jésus n’a été qu’un instrument de leur guérison. Jésus s’étonne de cette attitude du samaritain et lui dit «Ta foi t’a sauvé» (Lc17, 19) Il est guéri corporellement et spirituellement. Les autres ont reçu la guérison corporelle qui n’est qu’une partie de la guérison humaine. Cette guérison n’est pas totale, elle est nécessaire mais pas plus importante.  
               En méditant les paroles de cet Évangile, nous comprenons que l’homme a les marques de la lèpre intérieure qui est la conséquence du péché. Seul Jésus est capable de nous sauver. Certains chrétiens ont reçu le baptême, la première communion et peut-être la confirmation et après, tout est terminé, ils ne reviennent à l’église que pendant la célébration des grandes fêtes de Noël et de Pâques. Est-ce qu’ils ont vraiment rencontré Jésus qui nous appelle à célébrer son amour avec les autres? Il y a d’autres chrétiens qui cherchent le Seigneur uniquement à la recherche d’une guérison, d’un miracle pour sortir de la difficulté, etc. Une fois qu’ils obtiennent ce qu’ils cherchent, ils disparaissent et ils ne se confessent pas dans la vie de chaque jour. Celui qui a rencontré Jésus Christ ne se sépare jamais de lui, il vit continuellement avec lui, sa vie devient une mission qui consiste à confesser que Jésus est vivant comme saint Paul le recommande à Timothée pour le  prévenir de la conséquence de l’incrédulité. «Si nous le rejetons, lui aussi nous rejettera.» (2Tm2, 12)
               Soyons reconnaissants envers ceux qui nous ont fait du bien. Naaman, est reconnaissant envers le prophète Élisée et à son Dieu pour l’avoir guéri de la lèpre, un samaritain rend grâce à Jésus qui l’a guéri. Nous aussi soyons reconnaissants envers l’Église que nous formons et qui nous engendre continuellement en enfants de Dieu, héritiers du ciel.