Dimanche de Pâques 6C — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de Pâques 6C

La foi nous pousse à la mission qui se réalise souvent dans des difficultés.

Ce sixième dimanche de Pâques, nous célébrons cette Messe pendant laquelle 10 jeunes de notre communauté chrétienne vont faire «la profession de Foi.» Ils veulent s’engager entièrement comme chrétiens. Cette étape est l’avant dernière de l’Initiation Chrétienne qui aboutit au sacrement de Confirmation. La foi nous pousse à la mission qui se réalise souvent dans des difficultés.

Le livre des Actes des Apôtres nous informe que l’Église n’est pas une institution parfaite, elle se construit progressivement à travers des peines et des joies. Dans ma culture on dit que «là où il y a l’homme, là se trouve imperfections ou faiblesses» Dans la communauté d’Antioche, des juifs convertis veulent imposer la circoncision aux chrétiens issus du paganisme «Si vous n’êtes pas circoncis selon le rite mosaïque, vous ne pouvez être Sauvés» (Ac 15,2) Cela a provoqué une tempête dans cette communauté, créant des troubles et des controverses. Rappelons-nous que c'est à Antioche que les disciples de Jésus ont été nommés pour la première fois sous le nom de chrétiens.

Le problème majeur entre les humains n'est pas un surgissement des conflits mais la manière dont on les résout. Le conflit est naturel et normal. Résolvons-nous nos conflits ou incidents qui naissent dans nos relations ou dans nos équipes ? La façon dont nous les résoudrons,   voilà ce qui montrera les qualités d’hommes ou de femmes que nous sommes. Si devant un conflit notre réponse devient guerre, insultes, mécontentements, indifférence et ignorance nous n’avons aucun degré de la civilisation de l’amour. S’entredéchirer au nom de Dieu est un non sens. Paul et Barnabé essayent de résoudre ce problème doctrinal d’Antioche en consultant les autres Apôtres «Ils monteraient à Jérusalem pour soumettre le litige aux Apôtres et aux presbytres.» (Ac15,2) Paul et Barnabé essayent de régler cette difficulté par la voie de la consultation et du dialogue. Le problème à dénouer est donc celui de la judaïsation avant de devenir chrétien. Cette question soulève celle du salut qui ne demande pas l'adoption de la culture juive mais la foi en Jésus.

Face à ce problème à la fois spirituel et communautaire, les Apôtres communiquent aux chrétiens d'Antioche ce qui est important pour la foi chrétienne: suivre Jésus et s’abstenir de toutes formes d’idolâtrie et d’ unions illégitimes. C’est cela qui vaut la peine pour être chrétien, c’est ce qui fait notre identité. La lecture nous apprend que cette réponse aux antiochiens ne vient pas seulement des Apôtres mais aussi de l’Esprit «Il a en effet paru bon à l’Esprit Saint et à nous-mêmes.» (Ac 15, 28) La réponse donnée par des Apôtres sauve les deux valeurs chrétiennes: l'unité et la liberté de l’Église. L’Église doit garder intacte la foi en Dieu et ne pas se soumettre à aucune idéologie ou théorie. Mais elle doit s’adapter, guidée  par l’Esprit aux nouvelles circonstances et à la réalité de ses membres. Ici se trouve la base de l’unité dans la diversité de l’enseignement de l’Église.

Dans l’Évangile, Jésus donne une promesse à ses amis « Si quelqu’un m’aime (…) mon Père l’aimera, et nous viendrons á lui, et nous ferons chez lui notre demeure.» (Jn 14,23) Le Seigneur est présent en celui qui l’aime. Si Dieu n’est pas aimé en nous et chez nous, il devient absent, il s’éclipse pour nous laisser seuls et nous connaissons des résultats quand Dieu est absent. Ne demandons pas où est-il notre Dieu mais voyons si nous l’aimons vraiment. Jésus promet aussi l’Esprit Saint à ceux qui l’aiment. Le rôle de l’Esprit Saint est de continuer et renforcer l’enseignement de Jésus «L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, c’est lui qui vous enseignera et qui vous remettra dans l’esprit tout ce que je vous ai dit.» (Jn 14,26). Celui qui aime devient le temple de Dieu en trois personnes: le Fils, le Père et l’Esprit Saint. Notre Dieu vit de manière plus concrète dans le cœur de celui qui confesse son nom.  

La présence de la Sainte Trinité en nous est un cadeau de Jésus. Le Père nous aime, le Fils est notre frère et l’Esprit Saint nous assiste continuellement en tant qu’instructeur, défenseur, conseiller et guide. Le fruit de cet accompagnement de la Trinité est la paix et la joie. Dans la vie chrétienne, on n’est pas seul, on est avec les autres croyants et en présence de Dieu. L’Esprit nous est promis pour nous protéger du mal, de la tentation, des pièges du prince de ce monde et du péché. Que l’Esprit Saint nous protège des préjugés, de la peur, de l’indifférence, de l’orgueil, de l’incrédulité qui deviennent des contre-valeurs chrétiennes dans nos sociétés. Jésus exprime sa volonté de voir ses disciples continuer sa mission. La diffusion de l'œuvre de Jésus n'est possible que si nous restons en communion avec Lui. C’est en témoignant son amour que se réalise la conquête des nouvelles personnes qui embrassent la foi en lui.

Dans quelques instants dix jeunes de notre communauté vont s’engager à professer leur foi en Dieu. Mais que la manifestation de leur foi ne soit pas seulement pour aujourd’hui et dans cette célébration mais un engagement quotidien de leur vie au service de l’amour. La foi quand elle ne se manifeste pas, elle disparaît et le doute spirituel gagne du terrain. Qu’advient-il quand le sang coagule dans nos veines? On perd petit à petit le charme de la vie jusqu'à devenir inerte. Quand la foi disparait dans la vie du croyant celui-ci devient inutile pour la communauté. Nous voulons être utiles aux autres en leur témoignant notre foi et notre amour en Dieu qui nous aime et qui veut demeurer en nous.