1er Dimanche Carême C 2019

 Nous devons nous préparer pour la grande fête de Pâques, en consacrant davantage notre temps à la prière et aux bonnes œuvres et en passant en revue notre conduite à l'égard de Dieu et de notre prochain. La préface du Carême dit «Car chaque année, tu accordes aux chrétiens de se préparer aux fêtes pascales dans la joie d’un cœur purifié, de sorte qu’en se donnant davantage à la prière, en témoignant plus d’amour pour le prochain, fidèles aux sacrements (…) ils soient comblés de la grâce que tu réserves à tes fils.» Dans ces mots nous trouvons tout un programme du Carême.

La première lecture du livre du Deutéronome nous parle de ce qui était la confession de foi des Israélites. Elle revient aux origines du peuple, à leur histoire d’exil et d’esclavage en Egypte et comment Dieu leur a montré son amour «Mon père était un Araméen errant (…) Il a vécu en émigré (en Egypte) … Là il était devenu une nation grande, puissante et nombreuse. Mais les Egyptiens nous ont maltraités (…) Le Seigneur nous a fait sortir d’Égypte par sa main forte» (Dt 26, 4-8) Israël a reconnu cet amour de Dieu qui s’est manifesté devant tout le monde y compris des Egyptiens, leurs adversaires.

Le peuple de Dieu avait donc conscience d’avoir été sauvé par Dieu. En reconnaissance, il promet la fidélité à Dieu, chose qui n’a pas été toujours évidente d’où l’explication des moments difficiles que ce peuple a traversés. Mais les prophètes ont toujours rappelé au peuple cet amour inconditionnel de Dieu. Des Israélites ont compris qu’après la souffrance ou les difficultés, il y a toujours la joie et le bonheur pour un croyant. La fête de Pâques dont nous commençons la préparation intérieure est cette joie qui vient après la passion et la croix.

L’Évangile nous parle de la tentation de Jésus au désert. Le désert est le lieu où le peuple libéré de l'esclavage en Égypte prenait un nouveau départ. Jésus y est donc conduit par l'Esprit pour s'orienter à son tour: il y récrit l'histoire d'Israël dans la fidélité. Jésus a vaincu le diable en restant fidèle à Dieu son Père. Il est notre exemple dans les tentations que nous rencontrons. Ces dernières sont inévitables mais Dieu ne permet jamais que nous soyons tentés plus que nos forces. C’est ce que saint Paul dit aux chrétiens «Dieu est fidèle, il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. Avec la tentation, il vous donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter» (1 Co 10,13). Jésus est le premier qui a supporté les tentations.

Il n’y a pas de doute, les tentations existent, c'est une réalité que nous rencontrons chaque jour. Dans la prière du Notre Père, Jésus lui-même prie pour que nous ne rentrions pas en tentation. Le chemin de notre vie est une lutte constante entre le bien et le mal. Ne consentons jamais à la tentation car c’est cela qui engendre le péché, consentir à la tentation. Nos tentations sont diverses: Notre tentation principale est d'assurer notre confort matériel. C'est de limiter notre champ de conscience au monde présent. Une autre tentation est qu'au lieu de nous mettre au service des autres, nous cherchons des appuis pour les contrôler et les emporter. Nous voulons la victoire dans le monde visible. Enfin, face à la confiance que Dieu attend de nous, nous mettons en doute son existence pour organiser notre monde sans lui. Jésus nous donne la manière de vaincre dans les tentations en s’appuyant sur la Parole de Dieu.  

Jésus est le Fils de Dieu mais il n’a jamais utilisé cette identité pour s’enorgueillir. Le Fils de Dieu est tenté de profiter de ses pouvoirs pour l'emporter sur ses adversaires et régner sur le monde visible mais jamais, il a été consenti à cette tentation. Toujours sa volonté a été ajustée à la Parole de Dieu. Celle-ci donne victoire dans la tentation. Jésus nous montre que ses chemins ne sont pas une histoire de vanité, de grandeur mais d'humilité, de témoignage, d'espoir et de foi. Avant et après sa résurrection, Il s’est présenté en toute simplicité. Ceci doit être notre vie chrétienne. Ne cherchons jamais à nous louer, mais à témoigner de notre foi en Jésus humble de cœur.

Je voudrais terminer en vous exhortant à vaincre la grande tentation de notre époque de vivre comme si Dieu n’existe pas, ce qui provoque toute permissivité. D’où alors la cause de plusieurs comportements qui excluent tout ce que l’Évangile et l’Eglise nous recommandent: indissolubilité du mariage, la pureté du corps, la responsabilité de formation religieuse des parents à leurs enfants, vivre la foi au quotidien comme la participation assidue à la prière, surtout à la messe, etc. Comme un fermier coupe les branches mortes à la fin de l’hiver pour espérer une bonne récolte, nous aussi, en ce Carême que nous commençons, nous devons tailler nos penchants mauvais, nos défauts et nos péchés si nous voulons être un bon miroir du Christ et ressusciter avec lui.