31ème Dimanche TOC — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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31ème Dimanche TOC

La grandeur de Dieu se manifeste par son amour.

Nous méditons ce dimanche sur la grandeur de Dieu qui se manifeste par son amour. Elle consiste à aimer et à sauver tous les hommes. Il aime chacun d’entre nous d’un amour unique. Comme un parent, il ne veut pas perdre aucun de ses enfants. Dieu veut nous guider, nous éduquer et nous corriger pour participer à son amour qui n’exclut personne.

               Le livre de la Sagesse nous dit que Dieu est grand, tous ceux qui existent ressemblent à une éclaboussure de rosée en sa présence. «Seigneur, le monde entier est devant toi comme une poussière (…) et comme une goutte de rosée descendant le matin sur la terre.» (Sg11, 22) Cette grandeur n'asservit pas la création. La grandeur de Dieu réside dans sa sainteté, dans sa pureté morale et dans son amour. «Tu aimes tous les êtres.» (Sg11, 24) Nous connaissons des hommes super puissants dont la puissance fait trembler les autres. Depuis toujours, un petit peuple à côté d’un peuple fort et guerrier est une grande difficulté pour sa survie, mais notre existence à côté de Dieu tout puissant est notre seule chance de vivre. La foi en Dieu fait notre grandeur; détachés de lui, nous ne sommes rien. Dieu doit être notre unique souverain, ne cherchons pas à devenir un super-homme pour prendre la place de Dieu. Car l’homme se faisant  Dieu, ce qui suit c’est l'athéisme ou ne pas reconnaître Dieu en tant que maître de notre vie et de notre histoire. Quand nous revenons vers lui, il nous reprend et nous détourne du mal (voir 12, 2). Saint Paul dit aux chrétiens de Thessalonique qu'une vie chrétienne digne vient du Seigneur. «Nous ne cessons de prier pour vous, afin que notre Dieu vous rende dignes de votre vocation.» (2Thess1, 11) Nous devons demander au Seigneur son assistance parce que nous ne pouvons pas subsister sans lui.

               L’Évangile de cette célébration dominicale parle de Zachée. Tous, nous connaissons l’histoire de Zachée. L’épisode se passe à Jéricho, avant que Jésus ne monte à Jérusalem, la ville sainte que la dernière prophétie parle dans ces termes «Il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem. Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu.» (Lc13, 31-32) Si Jérusalem est le centre de la Terre Promise, Jéricho en est une entrée, mais également une sortie: qui plus est, située à l’orient, donc « à l’est d’ Eden », du Paradis. L’arbre sur lequel est monté Zachée est un sycomore, c’est-à-dire un «figuier sauvage » appelé en botanique le «figuier d’Egypte.» Enfin, Jésus appelle Zachée par son nom, comme s’il n’était venu à Jéricho que pour le rencontrer et lui dire qu’il faut qu’il aille loger chez lui. Ces détails permettent de faire le rapprochement avec le chapitre 3 du livre de la Genèse. Dieu, dans un beau jardin confié à l’homme, l'appelle alors qu'il se cache sous des pagnes en feuilles de figuier parce qu’il a peur de Lui et se découvre nu, rien sans Dieu.

Mais qui est-il donc ce Dieu qui est à la recherche de l’homme? Nous avons eu la réponse dans la première lecture «Il est Celui qui peut tout et qui a pitié de tous les hommes…Ceux qui tombent, il les reprend peu à peu, les avertit, leur rappelle en quoi ils pèchent, pour qu’ils se détournent du mal, et qu’ils puissent croire en Lui.» Le psaume 144 de la liturgie de ce dimanche y ajoute aussi ce qui suit: «Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d'amour; la bonté du Seigneur est pour tous ; sa tendresse, pour toutes ses œuvres.» Jésus qui cherche Zachée est la pure manifestation de ce Dieu qui cherche ce qui était perdu. Zachée dont le nom signifie «le Juste» en araméen «Zakkaï» n’a rien de ce que signifiait cette appellation. Luc nous dit qu’il était publicain, donc pécheur aux yeux de tout un peuple car il collaborait avec l’occupant et comme il percevait l’impôt, il s’enrichissait de ce que les gens payaient. Malgré tout il a eu un désir de voir Jésus. Ce qu’il a réalisé après avoir surmonté beaucoup d’épreuves que l’Évangile nous raconte.

La curiosité de Zachée de voir ce «Dieu perdu» a été exhaussée. En fait, qui cherche l’autre? C’est Jésus qui cherche Zachée et qui en le retrouvant lui dit «Zachée descends vite.» (Lc19, 5) Le Dieu que l’homme abandonne et que pourtant il cherche dans son cœur, ne réside pas dans des hauteurs inaccessibles, il est parmi nous. En réalité c’est Jésus qui descend jusqu’à Zachée, il se tient même en dessous de Zachée pour mendier son hospitalité «C’est chez toi que je dois loger.» (Lc19, 5) Le Fils de Dieu descend dans notre humanité, pour nous rendre la vie filiale que nous avons perdue en oubliant Dieu. Zachée se convertit en se laissant trouver par Jésus et la présence de ce dernier le délivre de ce qui comptait tant pour lui: l’argent. Nous ne savons pas ce que Zachée est devenu ensuite, mais saint Clément d’Alexandrie nous dit que le surnommé Zachée (le Juste) s'appelait Matthias et il est celui qui a pris la place de Judas Iscariote après la trahison puis sa mort.

Comme Zachée, cherchons à voir qui est véritablement Jésus. Allons à sa rencontre, Lui qui veut demeurer en chacun de nous pour que nous soyons transformés et devenir ses témoins au milieu du monde qui se perd dans beaucoup de choses superflues.